Entre une actualité riche en événements et l’essor des fausses nouvelles, les citoyens se montrent de plus en plus méfiants envers les médias tout en continuant à s’y intéresser.
L’année 2024 a été marquée par une évolution des habitudes de consommation de l’information en France. D’après la 38ᵉ édition du Baromètre La Croix-Verian-La Poste, plus d’un Français sur deux affirme être exposé à plusieurs fausses informations chaque semaine sur les réseaux sociaux.
Malgré un contexte marqué par la désinformation, les Français restent très attachés à l’actualité. Selon le baromètre La Croix-Verian-La Poste, ils sont 76% à suivre l’actualité avec un "grand intérêt". Toutefois, cette soif d’information s’accompagne d’une méfiance croissante : 62% des sondés estiment qu’il faut "se méfier de ce que disent les médias". Ce chiffre a progressé de 5 points en un an. Parallèlement, la proportion de ceux qui déclarent avoir confiance en ce que rapportent les médias sur ces sujets diminue (-2 points). Par ailleurs, la moitié des répondants se disent affectés par une forme de "fatigue informationnelle", et un nombre croissant exprime un sentiment d’angoisse ou d’impuissance face au flot d’informations.
Si la télévision demeure le média de prédilection des Français pour s’informer, la confiance dans les médias traditionnels s’effrite. Plus de la moitié des sondés estiment que les fausses informations sont de plus en plus répandues, y compris à la télévision et dans la presse. Cette défiance est alimentée par la prolifération des fake news sur les réseaux sociaux, où plus de la moitié des Français en dénombrent plusieurs par semaine.
Les sondés estiment également que les fake news gagnent du terrain à la télévision et dans la presse, avec 45 % et 35 % des répondants partageant ce constat, marquant des augmentations respectives de 9 et 6 points en un an. Quant à l’intelligence artificielle, elle ne suscite pas un grand optimisme : seuls 29 % des Français pensent qu’elle pourrait améliorer la fiabilité des informations médiatiques, tandis que 37 % expriment leur inquiétude face au risque accru de manipulations liées à cette technologie.
D’une manière générale, les Français sont partagés sur l’impact de l’intelligence artificielle sur la qualité de l’information.
Les Français attendent des médias qu’ils traitent de sujets d’actualité variés et importants, tels que le dérèglement climatique ou les problèmes liés au service public. Ils souhaitent également que les médias soient plus transparents et qu’ils luttent contre la désinformation. Par ailleurs, ils plébiscitent le rôle des médias publics, qu’ils jugent plus indépendants et plus pluralistes que les médias privés.
Seuls 37 % jugent que "le fait que plusieurs grands groupes de presse ou de médias soient détenus par des entreprises privées" est bénéfique pour ces aspects. À l’inverse, 56 % saluent le rôle des médias audiovisuels publics, tels que France Télévisions ou Radio France, pour garantir l’indépendance et le pluralisme. De plus, 52 % des sondés estiment que les médias publics reflètent bien la diversité des opinions en France, soit un score supérieur de trois points à celui des médias privés (49 %).