Alors que le laboratoire Servier a été mis en examen pour tromperie aggravée et escroquerie, le contenu d’une conversation téléphonique révélant un secret du groupe a été publié dimanche. Cette conversation a été interceptée précédemment par les enquêteurs.
Dans le cadre de la préparation du procès pour 2012 de l’affaire Médiator, des audiences auront lieu lundi et mardi. Cette séance fixera les calendriers. La teneur d’une conversation téléphonique sensée être confidentielle a été révélée au grand jour dimanche, selon lejdd.fr. "En gros, ce que m’a expliqué le Dr Servier, ce qui est évident pour lui, c’est une gouvernance avec une tête hollandaise, c’est impératif que le pouvoir ne soit plus en France…".
Des mots qui se sont échappés des deux cadres de Servier malgré les instructions de prudence qu’ils ont reçues. "Il [Jacques Servier] cherche une solution juridique ’élégante’, c’est-à-dire qui ne soit pas trop coûteuse fiscalement pour transférer le centre de décision hors de France […] La seule équation qui préserve l’indépendance et la pérennité", aurait dit Servier. ’Écoutez, qu’on me propose vite une solution […] qui me permettrait de transférer le pouvoir sans transférer une partie trop importante du capital et que cela nous coûte trop cher. Il a été direct, hein…". Ces phrases ont été rapportées par Jean-Philippe Seta à Jean-Philippe Gille au téléphone en conduisant la voiture.
Jean- Philippe Seta est un médecin désigné comme étant le successeur de Jacques Servier. Il a travaillé pour son compte depuis 30 ans. Et Jean-Philippe Gilles est un jeune cadre de la direction juridique.
Mais au lendemain de la publication de cette conversation téléphonique, le fondateur des laboratoires Servier ne tarde pas à démentir en envoyant un communiqué à tout son personnel que "l’essentiel de la production est et restera en France", et qu’il "n’a jamais envisagé de délocaliser ses activités à l’étranger".