Selon une analyse du média The Conversation, une universitaire a évoqué les impacts délétères des nuisances sonores sur les écoliers.
L’omniprésence du bruit de fond pourrait avoir des conséquences sur l’apprentissage des enfants à l’école, car leur santé physique et mentale est encore vulnérable. Le journal 20 Minutes note que le bruit pourrait entraîner entre autres, la réponse physiologique au stress, une légère augmentation de la pression sanguine, et de l’irritabilité.
Des agences de régulation sanitaire ont ainsi recommandé une réduction du bruit dans les établissements scolaires. Les conseils varient, mais se rejoignent sur deux chiffres : 35 dB (décibel) pour le bruit de fond dans une classe inoccupée, correspondant à l’intensité d’un chuchotement, et 50 dB pendant des activités d’apprentissage, l’intensité d’une pluie dense.
Les ambiances sonores dans des écoles sont pourtant largement au-dessus de ces recommandations, la plupart du temps. Cette situation a ainsi des mauvaises conséquences sur l’apprentissage des enfants. Effectivement, beaucoup de sons "mélangés" arrivent ensemble à l’oreille des écoliers, telles les différentes voix des enseignants, la cloche qui sonne, …. Lors de l’analyse de la scène auditive, le cortex effectue le tri entre les sons pertinents et le bruit de fond. Cependant, un bruit de fond contenant de la parole intelligible est toujours plus difficile à ignorer qu’un bruit stationnaire, même pour les adultes.
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Dans les salles de classe, seulement, en présence de locuteurs interférents, les enfants restent souvent en difficulté pour comprendre le signal de parole pertinent et ignorer les bavardages concurrents, parfois même jusqu’à 16 ans. De ce fait, le bruit de fond trop important peut compromettre l’acquisition de la correspondance entre les lettres et les sons de parole pour les écoliers.
Au Royaume-Uni, les résultats d’une large étude, menée dans des écoles primaires, ont démontré que la performance académique est inversement proportionnelle au niveau du bruit dans les salles de classe. La performance académique des enfants, travaillant dans des salles de classe bruyantes, est moins bonne. Ces impacts sont particulièrement remarqués chez des enfants dyslexiques, plus sensibles à la présence de bruits de fond que les autres écoliers de même âge. En revanche, les enfants malentendants nécessitent d’un rapport signal bruit 10 dB plus favorable que leurs pairs ayant le même âge.
Pour améliorer les apprentissages dans des environnements bruyants, des recherches sont en cours. L’objectif est de déterminer exactement les facteurs qui contribuent au bon développement de la perception de la parole dans le bruit. Par ailleurs, l’important défi pour l’école de demain sera de limiter le bruit de fond dans les classes. Actuellement et grâce au développement technologique, des solutions ont été proposées. Entre autres, on peut citer la pose de double vitrage, l’utilisation de matériaux moins réverbérant, une meilleure direction du son dans les classes, ou l’utilisation d’un système FM pour les élèves les plus en difficulté.
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