MOURAD ALLILI/SIPA
Le taux de chômage en France a reculé au quatrième trimestre 2024, selon les données publiées par l’Insee. Malgré cette légère amélioration, les perspectives pour 2025 restent incertaines.
Entre octobre et décembre 2024, le taux de chômage s’est établi à 7,3 % de la population active, contre 7,4 % au trimestre précédent. Cette baisse correspond à une réduction d’environ 63 000 demandeurs d’emploi. Le taux retrouve ainsi son niveau de mi-2024.
L’évolution varie selon les tranches d’âge. La diminution est plus prononcée chez les 15-24 ans, tandis qu’elle reste plus limitée pour les 25-49 ans. En revanche, le chômage progresse légèrement chez les plus de 50 ans. Malgré cette amélioration, le taux reste au-dessus de son plus bas niveau depuis 1982 (7,1 % en 2022 et début 2023), mais bien en dessous du pic atteint en 2015 (-3,2 points).
Si cette baisse semble encourageante, le marché de l’emploi montre des signes de fragilité. L’Insee prévoit un taux de chômage de 7,6 % à la mi-2025. La Banque de France estime une fourchette entre 7,5 % et 7,8 % d’ici 2026, tandis que l’OFCE envisage une hausse jusqu’à 8 %.
Depuis 2017, la France connaissait une amélioration progressive du marché du travail. Lors de l’arrivée d’Emmanuel Macron au pouvoir, le taux de chômage atteignait 9,5 %. Cette tendance à la baisse s’est poursuivie jusqu’en 2023, où il est tombé à 7,1 %. Toutefois, pour de nombreux observateurs, 2024 constitue le moment où la dynamique s’est essoufflée.
Plusieurs facteurs expliquent ce ralentissement. La suppression des aides économiques, la hausse des faillites d’entreprises et l’instabilité politique, amplifiée par la dissolution inattendue de l’Assemblée nationale en juin, ont pesé sur l’emploi.
Ainsi, les entreprises ont choisi d’adopter une approche prudente. Elles ont réduit leurs investissements et freiné les embauches. La situation risque de ne pas s’améliorer en 2025. Une enquête de Bpifrance Le Lab indique que les prévisions d’embauches dans les TPE et PME sont en baisse, avec un indicateur situé 6 à 8 points sous sa moyenne de long terme.
Source : Lefigaro.fr