Après la polémique engendrée par les propos de Didier Guillaume, Agnès Buzyn a répondu à son collègue pour qui le vin n’était pas "un alcool comme les autres".
La ministre de la Santé, Agnès Buzyn, a recadré le ministre de l’Agriculture, Didier Guillaume, après ses propos sur le vin. Il avait jugé au micro de BFM TV que ce dernier n’était pas "un alcool comme les autres". "L’addiction à l’alcool est dramatique […] mais je n’ai jamais vu, malheureusement peut-être, un jeune qui sort de boîte de nuit et qui est saoul parce qu’il a bu du côtes-du-rhône", avait-il fait part.
Didier Guillaume : "les jeunes qui sortent de boîte de nuit ne sont pas saouls parce qu'ils ont bu du Côtes-du-Rhône" pic.twitter.com/UCyduq8oA1
— BFMTV (@BFMTV) 16 janvier 2019
Une déclaration qui a fait réagir des médecins, mais aussi des associations luttant contre l’addiction ou encore l’alcoolisme.
La ministre de la Santé a indiqué sur France Info vendredi qu’il faut considérer le vin comme de l’alcool. D’après ses explications, la molécule d’alcool dans le vin est la même que celle dans n’importe quelle boisson alcoolisée. "On ne peut pas banaliser la consommation d’alcool, qui tue en France près de 50 000 personnes, et ce n’est pas que (du fait) des boissons alcoolisées fortes", a-t-elle ajouté.
En ce qui concerne le lobby viticole, Agnès Buzyn a estimé que le devoir d’un politique est de décider ce qui est bon pour tous les Français.
"On ne peut pas banaliser la consommation d’alcool" répond Agnès Buzyn à Didier Guillaume. "Le vin fait partie de notre patrimoine, mais c'est la même molécule dans le vin que dans les autres alcools" #8h30Politique pic.twitter.com/CyVxPPt9Pf
— franceinfo (@franceinfo) 18 janvier 2019
Sur la position d’Emmanuel Macron sur le durcissement de la loi Evin en marge du Salon de l’agriculture en 2018, la ministre a estimé que le chef de l’État avait pris la décision de ne pas durcir la loi au regard des intérêts de l’agriculture française et ceux de la santé publique. "Ça ne m’empêchera pas d’informer les Français qu’il est nécessaire de réduire sa consommation d’alcool. L’alcool est, quel qu’il soit, la deuxième cause de mortalité en France", a-t-elle poursuivi.
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