Un spécialiste français de squales livre ses points de vue sur le mythique grand requin blanc dans un entretien publié par 20 Minutes.
Dans un entretien accordé à 20 Minutes, Patrice Héraud, photographe professionnel, réalisateur de photos sous-marines et spécialiste du grand requin blanc donne un éclairage sur ce redoutable prédateur marin.
En dépit de sa réputation de mangeur d’hommes, le grand requin blanc serait de nature inoffensive. « C’est un animal qui ne s’attaque pas naturellement à l’homme. C’est un prédateur mais qui se nourrit d’animaux faibles, blessés ou malades en premier choix », affirme le spécialiste de squales, qui attire l’attention sur les dangers qui menacent cet animal mythique. « S’il disparaissait, ce serait une catastrophe pour la biodiversité sous-marine, notamment pour les coraux ».
Le requin blanc « est décrit dans n’importe quel film comme un monstre sanguinaire, beaucoup de choses sont dites sur lui qui sont fausses », déclare Patrice Héraud. Selon lui, les attaques de requins ne sont que les résultats des pressions exercées par l’homme sur le monde marin. « Il ne faut pas oublier que l’océan est le milieu naturel des requins. L’homme colonise de plus en plus les lieux marins, et les requins peuvent également attaquer pour défendre un territoire », explique-t-il.
Le requin a beau être au sommet de la chaîne alimentaire sous-marine, mais il n’est pas à l’abri des actes de braconnage. Le spécialiste français indique que, d’une manière générale, les braconniers le chassent pour sa mâchoire et ses dents. « Pour un collectionneur, une mâchoire de grand requin blanc peut valoir jusqu’à 15.000 euros », révèle-t-il.
D’après lui, il n’y a pas de raison de s’en prendre aux squales. « (…) les chances de se faire attaquer par un requin sont minimes. Il y a moins de 10 attaques mortelles par an dans le monde entier, et vous aurez plus de chances de vous faire piquer par une abeille qu’attaquer par un requin », fait valoir le photographe spécialisé en photos sous-marines dans les colonnes de 20 Minutes.
Fin connaisseur des prédateurs marins, Patrice Héraud met en lumière leur mode opératoire : « Les requins mettent toutes leurs chances de leurs côtés et attaquent de préférence la nuit mais aussi au coucher du soleil afin de surprendre leurs proies. La puissance d’une morsure de requin atteint les 3 tonnes/cm comparé à celle d’un homme qui est de 200 kg/cm », détaille-t-il.
Le réalisateur français explique comment les requins identifient leurs proies. « Bien souvent les requins attaquent les surfeurs car vu du dessous, les planches ressemblent à des nageoires d’otaries ou de tortues. Ils pratiquent la morsure d’exploration », dit-il.
Et lui de conclure : « Il est rare que les requins s’acharnent sur leurs victimes. Cependant une simple morsure d’exploration de requin blanc peut être fatale pour un homme ».
Source : 20 Minutes