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Emmanuel Macron a décidé d’organiser la grande concertation nationale dans le but de trouver une issue à la crise des Gilets Jaunes. Mais, malgré ce grand pas, il a des difficultés à mobiliser dans les territoires d’Outre-mer.
L’Outre-mer enregistre des difficultés plus importantes que la métropole : la vie chère, le taux de chômage élevé, l’accès à l’éducation et aux soins difficile… Mais, hormis l’Île de la Réunion, où les Gilets jaunes avaient manifesté en décembre dernier, les territoires ultramarins sont peu séduits par le grand débat national voulu par le président de la République. Pourtant, selon l’AFP, il est bien certain que la grande concertation aura bien lieu dans les départements d’Outre-mer.
Les cahiers de doléances ont bien été mis en place, sauf que les habitants n’y affichent pas beaucoup d’intérêt, note LCI. Ils auraient l’impression de "refaire" les Assises de l’Outre-mer, qui se sont déroulées l’année dernière. Dans un livre bleu, l’exécutif a pris des engagements en matière de logement, transport, lutte contre les risques climatiques, sécurité, accès aux soins, développement économique…
À La Réunion, où la ministre Annick Girardin s’était rendue pendant la crise Gilets Jaunes sur place, des cahiers de doléances ont été installés dans certaines mairies. Les discussions n’ont cependant pas attendu l’organisation de ce grand débat. Depuis plusieurs semaines, les collectifs de Gilets Jaunes réunionnais avaient déjà dressé des "kaz du peuple". Ce sont des petites maisons en palettes où ils débattent référendum d’initiative populaire, minimum vieillesse.
A Mayotte, les habitants ne sont pas vraiment très enthousiastes par rapport à la grande concertation, selon le responsable municipal d’une commune du nord de l’île à l’AFP. Pour les élus, en pleine période "de précampagne" pour les municipales, ce serait "une occasion de se faire taper dessus". Certains parlent d’une perte de temps.
En Guyane, la population peine à se sentir concernée. Des cahiers de doléances ont été également installés, mais selon David Riché, président de l’association des maires, "ce débat nous l’avons déjà eu avec les accords de Guyane". Ces derniers suivent le mouvement social, "les Assises" et "les Etats généraux de Guyane" lancés par la Collectivité en 2018. Il n’y aurait plus rien à dire, les habitants savent déjà ce qu’ils veulent.
Le grand débat est par ailleurs "inexistant" en Polynésie et en Nouvelle-Calédonie, tout comme à Saint-Barth. Pour eux, certaines problématiques de cette concertation, tel que "le pouvoir d’achat et la fiscalité" ne les concerneraient pas, explique le président de la collectivité Bruno Magras. Ils ne paient pas d’impôt sur la fortune ni d’impôt sur le revenu, a-t-il ajouté.
Emmanuel Macron débattra toutefois avec les élus ultramarins, vendredi 1er février, a affirmé l’Elysée. Il tentera de mobiliser les Français ultra-marins.