Le gouvernement prévoit d’étudier avec sérieux la question de la prostitution en ligne, y compris celle impliquant des mineurs. Aurore Bergé prône une action plus ferme en durcissant la loi de 2016.
L’Exécutif présente son plan contre la prostitution, huit ans après la loi sur la pénalisation des clients.
Le plan gouvernemental accordera une attention particulière à l’utilisation croissante des plateformes numériques et des réseaux sociaux à des fins d’exploitation sexuelle. Cela implique de renforcer les outils de lutte contre la diffusion de contenus illégaux et de mieux accompagner les victimes de cyberprostitution.
Cette nouvelle mesure qui sera dévoilée par Aurore Bergé, a pour objectif de "renforcer l’application de la loi de 2016 sur l’ensemble du territoire, tant dans ses aspects répressifs que sociaux", selon les informations émanant de l’entourage de la ministre en charge de l’Égalité entre les femmes et les hommes.
Les autorités adaptent leurs stratégies pour mieux appréhender les nouvelles formes de prostitution, notamment sur internet. La protection des mineurs s’érige comme une priorité absolue dans le cadre de cette lutte contre le "continuum prostitutionnel".
Adoptée en 2016, la loi visant à renforcer la lutte contre le système prostitutionnel et à accompagner les personnes prostituées avait été saluée comme une avancée majeure par les mouvements abolitionnistes.
Après deux ans et demi de vifs débats, ce texte a abrogé le délit de racolage au profit de la pénalisation des clients. Ces derniers encourent désormais une amende de 1 500 euros, pouvant aller jusqu’à 3 750 euros en cas de récidive, assortie parfois d’un stage de sensibilisation. La loi a également mis en place un dispositif d’accompagnement pour les personnes souhaitant sortir de la prostitution.
Cependant, avec le recul de huit ans, le constat est mitigé. Le Haut Conseil à l’égalité (HCE) a souligné une application "inégale sur le territoire" de la pénalisation et a mis en lumière les défis posés par la prostitution en ligne.
Au sein d’un programme inédit dévoilé en 2021, la problématique de la prostitution des mineurs, notamment des enfants placés sous la responsabilité de l’aide sociale à l’enfance (ASE), sera inclue dans ce nouveau plan.
Selon les associations, le nombre de mineurs se livrant à la prostitution a connu une augmentation au cours des dernières années, atteignant actuellement une estimation de 7 000 à 10 000 sur les 30 000 personnes prostituées en France.
Source : Europe 1