Le fondateur de la société de fabrication des prothèses mammaires PIP, Jean-Claude Mas, au cœur d’un vaste scandale sanitaire, a été placé en détention préventive mardi 6 mars à Marseille pour défaut de paiement de caution, selon des sources proches de l’enquête.
Après son arrestation le 26 janvier dernier, le patron de la société Poly Implant Prothèse (PIP), Jean-Claude Mas, avait été mis en examen à Marseille pour "blessures involontaires" et placé sous statut de témoin assisté sous le chef d’inculpation "d’homicides involontaires".
A l’issue de son audience, il a été laissé libre sous contrôle judiciaire, avec l’obligation de payer une caution de 100 000 euros. Un paiement qu’il n’a pas pu honorer, d’où son incarcération.
Jean-Claude Mas est accusé d’avoir fabriqué illégalement des prothèses mammaires non-conformes, faites à base d’un gel de silicone industriel, en remplacement d’un gel médical homologué. Portées par quelque 30 000 femmes en France, ces implants mammaires défectueux présenteraient des risques de ruptures et d’irritations. Une vingtaine de femmes porteuses de ces prothèses mammaires souffriraient d’un cancer, mais aucun lien avec les produits PIP n’a pu être clairement établi.
Face au scandale, le gouvernement français a recommandé fin décembre aux femmes porteuses de PIP en France de subir une opération d’extraction de faux seins, en cas d’un ennui sanitaire quelconque ou bien par mesure de précaution.
Fondée par Jean-Claude Mas, la société PIP fabriquait ses prothèses mammaires en France, mais 84 % de la production partaient à l’exportation dans environ 30 pays étrangers, notamment en Amérique latine, en Espagne et en Grande-Bretagne. Au total 400 000 à 500 000 femmes seraient porteuses des implants PIP dans le monde.
Le fondateur de la société PIP, en faillite et fermée depuis 2010, a reconnu avoir utilisé un gel de silicone non conforme mais il a réfuté tout danger.