Une enquête "Observatoire des enseignants" de lIfop pour la Fondation Jean-Jaurès et Charlie Hebdo a été réalisée en ligne auprès d’un échantillon de 801 enseignants des premier et second degrés près de trois mois après l’assassinat de Samuel Paty. Qu’en-est-il ressorti ?
Près de trois mois après l’assassinat de Samuel Paty, 75% des professeurs interrogés dans le sondage "Observatoire des enseignants" de lIfop soutiennent sa démarche. Seuls 9% estiment qu’il a eu tort de s’appuyer sur des caricatures de presse pour son cours sur la liberté d’expression. Les 16% ne se sont pas prononcés. Durant les cérémonies à la mémoire des professeurs d’histo-géo, 19% des enseignants affirment avoir observé au moins une forme de contestation ou de désapprobation. De son côté, le ministère a relevé près de 800 incidents.
Ce sondage réalisé en ligne du 10 au 17 décembre a également permis de savoir le vécu des enseignants. Ainsi, 53% des professeurs du second degré public ont déjà vu, dans leur établissement, des élèves qui contestent un enseignement ou qui ont essayé de s’y soustraire au nom de la religion. Les contestations ont été observées dans l’éducation physique et sportive (27%), lors d’enseignements abordant la laïcité (26%) ou encore lors de cours d’éducation à la sexualité ou dédiés à l’égalité filles-garçons ou aux stéréotypes de genre (25%), détaille Franceinfo. Dans la foulée, 59% des enseignants ont déjà été témoins au moins une fois, dans leur établissement actuel, d’une forme de séparatisme religieux plus ou moins grave.
Au nom de la religion, 21% des enseignants ont déjà assisté à un refus de donner la main à quelqu’un. En outre, 49% des professeurs de collège et de lycée ont préféré autocensurer des questions religieuses dans leur enseignement pour éviter les tensions dans leur classe. Cette proportion a augmenté de13 points depuis 2018.
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