L’islamologue Tariq Ramadan, mis en examen pour viols, s’est invité dans un débat sur les violences faites aux femmes, lundi à Saint-Denis. Une présence qui a notamment indigné l’élue municipale Sonia Pignot.
Au micro d’Europe 1, la maire-adjointe à la Culture de Saint-Denis, Sonia Pignot, est revenue sur la présence de Tariq Ramadan dans le public d’un débat sur les violences faites aux femmes. L’élue, qui devait prendre la parole lors de cette réunion publique rassemblant près de 70 personnes, a confié que cela fut "un choc et une consternation" pour elle. Elle a raconté que l’islamologue a déjà pris place dans la salle quand les intervenantes y sont entrées.
Sonia Pignot a souligné qu’il était hors de question d’annuler le débat car agir ainsi donnerait "beaucoup trop d’importance à Tariq Ramadan". Les organisatrices du débat ont alors décidé de demander à l’intrus de quitter les lieux. L’islamologue a refusé de partir tandis que sa fille est intervenue en soulignant que son père n’a pas encore été jugé. "En tant que femme et féministe, je suis restée calme, mais j’ai été outrée de cette provocation", a ajouté l’élue. "C’est dans sa personnalité (celle de Tariq Ramadan), particulièrement complexe et perverse, de confisquer la parole sur ce sujet", a aussi déclaré la maire-adjointe.
Cet homme a "besoin d’une tribune pour faire parler de lui, de faire un buzz", a également martelé l’élue. Une stratégie qui, au final, a fonctionné "puisqu’on ne parle pas du sujet de fond, qui est les violences faites aux femmes". "On parle aujourd’hui de Tariq Ramadan", a-t-elle regretté. Plusieurs personnes du public ont fini par quitter la salle devant le refus de l’islamologue de partir.
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