Le rapport annuel du Secours catholique alerte sur l’aggravation de la pauvreté en France, mettant en évidence une vulnérabilité accrue chez les femmes.
Les conclusions du rapport du Secours catholique-Caritas France, dévoilées ce mardi 14 novembre 2023, pointent du doigt une détérioration de la situation de la pauvreté en France, avec une incidence particulièrement marquée sur les femmes. La proportion de femmes accueillies par l’association ne cesse d’augmenter d’année en année, passant de "51 % en 1989" à "57,5 % des adultes rencontrés en 2022", souligne le rapport, mettant en lumière les femmes, en particulier celles avec des enfants, comme les premières victimes de la précarité.
De nombreuses femmes se tournent vers l’association après des situations de séparation ou de divorce, étant donné qu’elles "subissent davantage le poids des ruptures conjugales" et endossent trop fréquemment seules la responsabilité des enfants. Constatant une évolution significative ces dernières décennies, le Secours catholique note que la pauvreté touchait autrefois autant les hommes que les femmes jusqu’au début des années 2000.
L’étude, basée sur environ 50 000 fiches renseignées par les personnes accueillies au cours de l’année précédente, révèle que plus d’un million de personnes ont bénéficié des services des 60 000 bénévoles de l’association. Bien que ce nombre soit inférieur à celui de 2017, où environ 1,4 million de personnes ont été assistées, il représente une nette augmentation par rapport à 2021 (780 000 bénéficiaires).
Les chiffres publiés par le Secours catholique attestent de la détérioration de la pauvreté, prenant en compte l’inflation qui diminue le pouvoir d’achat. Le niveau de vie médian des personnes soutenues par l’association a baissé de 7,6 % en un an, s’établissant à 538 euros par mois en 2022 (contre 579 euros en 2021 en euros constants de 2022). Le rapport signale également une augmentation de 2 points de la part des ménages sans ressources (23,6 % en 2022) accompagnés par l’organisme. De plus, la part des personnes "inactives" continue de croître, atteignant 61 % en 2022 (contre 44 % en 2012).
Le rapport anticipe une poursuite de cette dégradation en 2023, soulignée par la forte hausse du nombre de personnes faisant appel à l’aide alimentaire des associations.