La Fédération syndicale unitaire a adressé lundi une lettre à Gérald Darmanin pour exprimer son mécontentement concernant la demande d’évaluation du taux d’absence des élèves à l’occasion de l’Aïd-el-Fitr. Elle demande des "précisions" sur la nature de cette requête.
L’Aïd al-Fitr marque la fin du ramadan pour les musulmans. Le ministère de l’Intérieur a demandé une "évaluation du taux d’absentéisme" dans certaines académies pour l’occasion. Cette initiative a rapidement suscité l’indignation et les critiques. Divers acteurs politiques et associations ont dénoncé une possible volonté de fichage d’un groupe religieux.
Dimanche 21 mai, le ministère a confirmé avoir fait cette demande, mais nie tout "fichage". Dans le communiqué, la secrétaire d’État chargée de la citoyenneté, Sonia Backès, a expliqué : "le ministère de l’Intérieur et des Outre-mer étudie régulièrement l’impact de certaines fêtes religieuses sur le fonctionnement des services publics, et notamment au sein de la sphère scolaire". Ce serait dans ce cadre qu’une demande pour connaître le taux d’absentéisme a été envoyée "dans certaines académies".
La Fédération syndicale unitaire a dénoncé cette opération. Lundi 22 mai, elle a écrit à Gérald Darmanin pour réclamer des "précisions" sur la "nature de la demande". "Chercher à constituer des statistiques par les forces de l’ordre sur l’appartenance à une religion et sur ses pratiques réelles et supposées, surtout dans le cadre de l’école, contrevient aux principes élémentaires de la laïcité et des droits fondamentaux qu’elle instaure", a-t-elle écrit.
La FSU fustige par ailleurs la pression inacceptable exercée sur l’ensemble de la communauté scolaire en comptabilisant ces absences par le biais des services de police. Elle souligne le caractère discriminatoire de cette initiative.