Après 43 ans de service, la centrale de Fessenheim a été débranchée lundi aux alentours de 23h30. Une mise à l’arrêt qui a été accueillie comme une victoire par les antinucléaires, mais vécue comme une peine profonde par les salariés et les habitants.
Fessenheim, la doyenne des centrales nucléaires françaises cessera désormais de produire de l’électricité. La mise à l’arrêt progressive du second réacteur du site a été lancée, lundi 29 juin, à 16h30 avant le débranchement du réseau électrique national. C’est vers 23h30 que la centrale a été définitivement débranchée du réseau électrique national, souligne EDF. "Il y a eu beaucoup d’émotion de la part des équipes de Fessenheim, et sur l’ensemble du parc nucléaire", a souligné sa porte-parole citée par LCI. Peu avant 23h00, une vingtaine de salariés ont assisté à l’arrêt définitif en se rassemblant sur le parking devant la centrale, mise en service il y a 43 ans. Un moment rempli d’émotions qui a été immortalisé en images.
L’arrêt du premier réacteur de Fessenheim remonte au 22 février. La fermeture de la centrale, installée en bordure du Rhin, met fin à des années de remous, de débats et de reports de son arrêt. Les larmes aux yeux, Philippe Formery, membre de l’équipe ayant débranché le premier réacteur, regrette un "gâchis", et a fait part de sa "rage". "Avant, c’était vraiment de la colère, maintenant, c’est de la tristesse", a de son côté confié Sébastien Reyne, salarié de la centrale depuis 1996. Une soixantaine d’employés parmi les 2 500 de la centrale continueront de travailler pour conduire son démantèlement vers 2024. La destruction proprement dite devrait durer 15 ans, soit entre 2025 et 2040.
Pour célébrer cette victoire, des antinucléaires ont organisé une sortie sur un bateau naviguant sur le Rhin, à la frontière entre la France et l’Allemagne. Une fermeture qu’ils attendaient depuis si longtemps, rapporte Le Figaro. "Pour autant, on a un peu le triomphe sobre parce que c’est une étape, il y a encore 56 autres réacteurs à fermer", a affirmé Charlotte Mijeon, porte-parole de Sortir du Nucléaire qui appelle à continuer de se battre. De son côté, le maire du village ne partage pas cette joie et a dénoncé une fermeture "absurde et incompréhensible".
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