Alors que depuis 2011, la baisse de la natalité était perceptible, l’année 2023 révèle une accélération de cette tendance, en témoigne le bilan démographique 2023 dévoilé par l’Insee.
La baisse de la natalité, amorcée en 2011, s’accélère de manière significative en 2023 en France, comme le confirme le bilan démographique de l’Insee publié ce mardi 16 janvier. Au cours des onze premiers mois de 2023, le nombre de naissances a déjà enregistré une chute de 7 %. Selon Didier Breton, démographe à l’université de Strasbourg, il s’agit d’"un changement de tendance." Cette baisse constante a réduit le nombre de naissances de 12 % sur onze ans, passant de 827 000 en 2011 à 726 000 en 2022. La fécondité des femmes atteint son niveau le plus bas depuis deux décennies, évaluée à 1,7 enfant par femme pour 2023 selon les démographes de l’Ined.
Plusieurs facteurs expliquent ce déclin. L’impact financier des hausses des prix alimentaires et énergétiques restreint le pouvoir d’achat des ménages. Du coup, ils ne se projettent pas avec des enfants et d’autres dépenses à long terme. Les inquiétudes liées à la crise du logement, les incertitudes géopolitiques et la crise climatique contribuent également à ce contexte anxiogène. Selon Didier Breton, "les perspectives un peu brouillées localement, nationalement et internationalement empêchent de se projeter."
Ce changement s’accompagne d’une évolution dans la perception du désir d’enfant, où l’épanouissement individuel prend le pas sur le projet familial. Selon le chercheur, le changement climatique devient également un facteur influent. La France, qui se distinguait par son taux de natalité, se conforme désormais à la tendance européenne où la moyenne tourne autour de 1,53 enfant par femme. Cette baisse de la natalité suscite des inquiétudes, notamment en termes de vieillissement de la population et de pression sur le modèle social.
Source : Ouest-france.fr