Le droit à l’IVG va bientôt être intégré dans la constitution. Ce projet de loi présenté le 13 décembre en Conseil des ministres coïncide avec un changement significatif des pratiques en France, mais aussi une montée en puissance de l’avortement avec des médicaments.
Dans l’Hexagone, l’IVG médicamenteuse privilégiée jusqu’à 7 semaines de grossesse a connu une grande progression. Alors qu’elle représentait 31 % des IVG réalisées en 2000, ce chiffre est monté jusqu’à 78 % en 2022. Cette tendance à la hausse s’explique en partie par la praticité accrue du protocole ainsi que la disponibilité généralisée de cette méthode.
En France, l’IVG médicamenteuse est autorisée jusqu’à la 14e semaine de grossesse, soit 16 semaines d’aménorrhée. Elle repose sur la prise de deux médicaments par voie orale, à savoir le Mifépristone et le Misoprostol. Le premier interrompt le développement embryonnaire, tandis que le second provoque des contractions pour expulser l’embryon de l’utérus et déclencher les règles. Ce processus se produit généralement dans les 3 à 4 heures suivant la prise du médicament, mais il peut prendre 24 à 48 heures.
Il est important de noter que l’IVG médicamenteuse se distingue de la contraception d’urgence, comme la prise de pilule du lendemain, qui permet d’interrompre la fécondation d’un ovule dans les 72 heures suivant un rapport intime. Ces différences soulignent la spécificité et l’importance des procédures médicales en fonction du moment du cycle de reproduction.
L’IVG médicamenteuse offre une alternative non chirurgicale et c’est précisément cette flexibilité du protocole qui contribue grandement à son adoption. La prescription peut se faire dans un cabinet en ville, dans un centre de santé, voire même par téléconsultation. Les médicaments sont ensuite délivrés en pharmacie.
En principe, les médecins recommandent l’IVG médicamenteuse avant la 9e semaine puisqu’au-delà, une IVG instrumentale peut être préconisée. Selon le site IVG.gouv.fr, ce protocole garantit une efficacité à 95 %, et seulement 5 % des cas nécessitent une intervention chirurgicale.
Sur le plan de la sécurité, la Haute Autorité de Santé (HAS) assure que cette méthode n’augmente pas les risques d’infertilité, contrairement à certaines idées reçues. Toutefois, les effets secondaires d’une IVG médicamenteuse, tels que des saignements importants, des douleurs abdominales, des vomissements et diarrhées, peuvent susciter des préoccupations légitimes. Dans ce contexte, soulignons la nécessité d’un encadrement médical attentionné pour que chaque femme puisse exercer son droit à l’autodétermination reproductive en toute confiance.