Joséphine Baker rejoindra les grandes figures françaises au Panthéon, 46 ans après sa mort en 1975.
Grâce à sa vie "incroyable" d’artiste de music-hall, de résistante et de militante antiraciste, l’icône de la liberté, Joséphine Baker entre au Panthéon ce mardi 30 novembre.
Comme le rapporte TV5 Monde, la cérémonie solennelle commencera vers 17h30. L’une des plus célèbres chansons de la diva "Me revoilà Paris" retentira devant le grandiose édifice néo-classique, considéré comme "le temple laïc de la République".
Joséphine Baker sera la sixième femme à entrer au Panthéon sur 80 personnages illustres.
"Ça va être mémorable avec de la joie et de l’excitation", espère Brian Bouillon-Baker, l’un des 12 enfants adoptés par l’artiste de scène, dont 11 sont toujours vivants.
Emmanuel Macron prononcera un discours devant les portes de l’édifice. Il rendra hommage à cette artiste de renommée mondiale, engagée dans la Résistance, inlassable militante antiraciste. Elle fut de tous les combats qui "rassemblent les citoyens de bonne volonté, en France comme de par le monde". Outre les enfants de la diva, plusieurs centaines de personnes sont attendues à cette cérémonie, dont de nombreux jeunes.
Joséphine Baker est née le 3 juin 1906 dans une famille pauvre de Saint-Louis (Missouri) d’une Amérindienne noire et d’un père d’origine espagnole. A 19 ans, elle a rejoint Paris pour tenter sa chance avant de devenir la vedette de "La Revue Nègre" au théâtre des Champs Elysées en acceptant avec réticence d’apparaître avec les seins nus.
Selon ses dires, si elle veut devenir une star, elle doit être scandaleuse. "C’est la France qui m’a fait ce que je suis, je lui garderai une reconnaissance éternelle", a-t-elle affirmé. Elle a obtenu la nationalité française le 30 novembre 1937.
La famille de l’artiste a décidé de laisser sa dépouille dans le cimetière marin de Monaco, ainsi, elle ne sera pas dans le cercueil. C’est donc un cénotaphe (tombeau ne contenant pas le corps) qui sera installé dans le caveau 13 du Panthéon. Cependant, il est symboliquement rempli de poignées des quatre terres qui étaient chères à Joséphine Baker : sa ville natale de Saint-Louis, Paris, le château des Milandes (Dordogne), et Monaco. Sa chanson la plus connue intitulée "J’ai deux amours, Paris et mon pays" sera jouée par la Musique de l’armée de l’air à l’arrivée du cercueil au Panthéon.