A l’occasion du colloque interministériel sur l’antibiorésistance à Paris, Frédérique Vidal annoncera le déblocage d’une somme supplémentaire pour la recherche sur de nouveaux antibiotiques. Les médecins et les chercheurs estiment qu’il y a urgence.
De nos jours, les antibiotiques sont de moins en moins efficaces. En raison d’une surconsommation, ces molécules "miracles" n’auraient plus aucun effet sur de nombreux patients. Si rien n’est fait, d’ici 2050, environ 2,4 millions de personnes dans les pays de l’OCDE pourraient pourrir à cause des bactéries résistantes. Les chercheurs et les médecins s’inquiètent.
Frédérique Vidal, la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche va déclarer ce mercredi que 40 millions d’euros supplémentaires seront consacrés pour la recherche sur de nouveaux antibiotiques.
Selon le professeur Jean-François Timsit, à la recherche non stop du bon médicament pour ses patients souffrant de maladies infectieuses, beaucoup de bactéries résistantes à tous les antibiotiques existent à ce jour en France. Il avoue cependant que les antibiotiques efficaces 30 années plus tôt ne le sont plus aujourd’hui. "On essaye des cocktails antibiotiques, tout à fait en dehors des normes, en dehors de ce qui a été prouvé, pour tenter d’améliorer les choses", explique-t-il.
Les chercheurs du laboratoire du troisième étage de l’hôpital Bichat, en étude des bactéries concluent que ces dernières ne mourraient plus systématiquement. Au contraire, elles gagneraient en puissance. Les patients deviennent antibiorésistant par d’autres voies - "Par des connaissances ou l’alimentation" - même s’ils utilisent peu d’antibiotiques dans leur traitement.
Xavier Lescure, celui qui dirige les essais cliniques pour trouver et tester de nouveaux antibiotiques au pavillon des maladies infectieuses reconnaît qu’il y aurait "un vrai nouvel élan de la recherche clinique antibiotique". Mais, il estime qu’il ne s’agit que d’un début.
De la découverte d’un antibiotique jusqu’ à la mise sur le marché, cela prendrait 10 ans, selon le chercheur, évoquant des "millions, voire des milliards d’euros" comme coût.
(Source : FranceInfo)