Ce weekend, l’Eglise Catholique est montée au créneau contre la "guerre" contre les Roms menée par le Président de la République. Même le Pape Benoit XVI a adressé un petit message à Nicolas Sarkozy lors de son audience générale hebdomadaire à Castel Gandolfo.
"Les textes liturgiques de ce jour nous redisent que tous les hommes sont appelés au salut. C’est aussi une invitation à savoir accueillir les légitimes diversités humaines, à la suite de Jésus venu rassembler les hommes de toute nation et de toute langue. Chers parents, puissiez-vous éduquer vos enfants à la fraternité universelle". Prononcée en français, cette déclaration était adressée à la politique du Président Sarkozy dans sa gestion des Roms.
Durant la journée dominicale, le Père Arthur a rendu sa médaille de l’Ordre national du mérite au Ministre de l’Intérieur tout en attaquant vertement le Président de la République. "Je prie, je vous demande pardon, pour que M. Sarkozy ait une crise cardiaque", a déclaré le prêtre qui a fourni des tentes et des vivres au Roms de Lille. Toutefois, le Père Arthur s’est expliqué en indiquant qu’il ne voulait pas la mort du Président mais "simplement que Dieu parle à son cœur". "J’ai trouvé à Lille une situation déplorable pour les Roms et leurs enfants. J’ai essayé, comme dit l’abbé Pierre, de les aimer et de les aider. Et depuis trois mois, c’est une guerre que cette communauté subit", a déclaré le prêtre qui invite Nicolas Sarkozy et Brice Hortefeux à venir rencontrer les gens du voyage de son agglomération. "Je veux qu’ils rencontrent les gens. Ils sont aujourd’hui aux commandes d’une France qui est lourde à porter et peut-être qu’ils ne voient pas la réalité sur le terrain".
En réponse, le Ministre de l’Agriculture Bruno Lemaire a avancé le principe de la laïcité de l’Etat. "Je dis simplement qu’il y a, dans notre pays, un principe qui est la séparation totale de l’Église et de l’État (…) l’Église prend des positions qui sont dictées par la morale, par ses propres règles ; nous, nous sommes les représentants de l’État, nous sommes là, le président de la République, le Premier ministre, l’ensemble des ministres, pour faire respecter la règle de droit sur le territoire", avance le Ministre qui juge les déclarations du Père Arthur "excessif" et "insignifiant".
De son côté, le Ministre de l’Intérieur Brice Hortefeux a rejeté les critiques de l’Eglise Catholique et se dit prêt à recevoir le président de la conférence épiscopale André Vingt Trois pour débattre de la situation.