Alors qu’une nouvelle journée de mobilisation contre la réforme des retraites est prévue ce mardi 6 juin, l’Association internationale du transport aérien a déclaré que les grèves en France représentent une source d’"exaspération extrême" pour les compagnies aériennes.
Les compagnies aériennes font face à de grandes frustrations en raison des grèves du contrôle aérien en France en marge des protestations contre la réforme des retraites. Le dirigeant de la principale organisation mondiale des compagnies aériennes a déclaré lundi, la veille de la mobilisation du 6 juin, que ces grèves étaient presque quotidiennes. Elles perturbaient non seulement le trafic aérien en France, mais également dans le monde entier. Les compagnies sont contraintes de contourner le pays en passant par d’autres pays pour éviter l’espace aérien français. « Il faut que je le dise, cela provoque une exaspération extrême des compagnies aériennes », a lâché Willie Walsh, directeur général de l’Association internationale du transport aérien (Iata) lors d’une conférence de presse à Istanbul.
La Direction générale de l’aviation civile française a averti d’une nouvelle perturbation du trafic aérien ce mardi, car les aiguilleurs du ciel vont participer à la 14e journée de mobilisation contre la réforme des retraites. Il a été demandé aux compagnies aériennes d’annuler un tiers de leurs vols à Paris-Orly, ainsi qu’un vol sur cinq en provenance ou à destination des aéroports de Lyon, Marseille, Nice, Toulouse, Bordeaux et Nantes. Le but de ces annulations préventives est d’ajuster le trafic aux effectifs disponibles d’aiguilleurs du ciel, évitant ainsi des suppressions de vols sans préavis pour les passagers. D’après Le Figaro, les syndicats mobilisés contre la réforme des retraites, promulguée à la mi-avril, appellent à ces arrêts de travail, qui touchent également certains centres de la navigation aérienne (CRNA) responsables du guidage des avions survolant le territoire national.
Face à la position géographique de la France, ces grèves ont des répercussions sur l’ensemble du trafic aérien européen. De nombreux vols sont annulés ou retardés, ce qui agace de nombreux transporteurs étrangers. Face à l’ampleur de la situation, Michael O’Leary, PDG de Ryanair, a lancé une pétition demandant à l’Union européenne de protéger les survols du territoire français en cas de mouvements sociaux. Cette pétition a recueilli plus de 1,1 million de signatures.