L’impact de l’antibiorésistance sera le plus élevé en Asie et en Afrique, mais des progrès majeurs doivent être effectués dans l’Hexagone face au problème.
Malgré la campagne de prévention lancée par le gouvernement en 2002, les Français se trouvent toujours à la 8e place des plus gros consommateurs d’antibiotiques au monde. Ces chiffres datent de 2015. A force de s’attacher à ces médicaments, l’antibiorésistance s’installe et entraîne des difficultés notamment dans le traitement des infections. Chaque année dans l’Hexagone, l’antibiorésistance tuerait 12 500 personnes, d’après les chiffres du rapport "Consommation d’antibiotiques et antibiorésistance en France en 2017". En Europe, le nombre de décès s’élève à 33 000. "La résistance aux antibiotiques constitue aujourd’hui l’une des plus graves menaces pesant sur la santé mondiale", prévient l’Organisation mondiale de la santé (OMS) sur le récit de 20 Minutes.
En ce début de la Semaine mondiale pour le bon usage des antibiotiques, les spécialistes alertent sur le phénomène. Outre la hausse des dépenses médicales, l’antibiorésistance entraîne une prolongation des hospitalisations et une hausse de la mortalité. D’ici 2050, elle serait responsable de plus de morts que le cancer. Des chiffres avancés par l’OCDE ont révélé qu’entre 2015 et 2050, 2,4 millions de personnes en France, en Amérique du Nord et en Australie pourraient mourir à cause des infections à bactéries résistantes. "On est aujourd’hui dans une situation critique", a souligné Philippe Glaser, de l’Institut Pasteur. Toutefois, l’impact du phénomène sera le plus élevé en Asie et en Afrique. A défaut de solutions efficaces, le nombre de décès liés à l’antibiorésistance atteindrait le cap des 10 millions en 2050, selon Suneet Varma, président de l’activité hôpital chez Pfizer Monde.
Pour limiter le recours à l’antibiorésistance dans l’Hexagone, de nombreux efforts doivent être effectués. L’ANSM suggère une révision des packaging des antibiotiques, mais aussi la sensibilisation des patients à une meilleure observance thérapeutique. Les experts préconisent également de s’attaquer au mal par la racine comme favoriser l’hygiène des mains ou en développant de nouveaux antibiotiques.
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