Des députés, de droite comme de gauche, ont émis "plus grandes réserves" face à la mesure. Ils craignent en effet une perte de "spontanéité" lors des audiences ou une "justice spectacle".
L’Assemblée nationale a donné son feu vert à l’une des mesures phares du projet de "confiance" dans la justice. Les députés ont en effet voté, mercredi 19 mai, en faveur de "l’enregistrement sonore ou audiovisuel" des audiences en vue de leur diffusion, "pour un motif d’intérêt public" une fois le dossier définitivement jugé. Cet article du projet de loi d’Eric Dupond-Moretti a été adopté par 92 voix contre 15. Le dispositif sera désormais inscrit au sein de la loi de 1881 sur la liberté de la presse, rapporte Franceinfo. "Je veux que les Français voient comment on juge", a souligné le ministre de la Justice en se référant aux réalisations passées de Raymond Depardon ou Daniel Karlin.
L’adoption du texte en faveur des procès filmés est également associée à un nouveau "motif d’intérêt public" qui s’ajoute aux exceptions. Au nom du devoir de mémoire, il est important de constituer des archives historiques de la justice. Le ministère de la Justice veut donc reproduire les procès comme dans un programme télévisé régulier, "thématique par thématique", avec des décryptages de professionnels. Le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti a toutefois souligné que les grands procès ne seront pas forcément filmés. En revanche, le garde des Sceaux a évoqué les divorces, affaires civiles ou commerciales "dans les territoires". "La Chancellerie proposera, les chefs de juridiction décideront" et un cahier des charges devra être respecté lors du tournage, qui "ne coûtera rien" au ministère, a-t-il développé.
La mesure n’a pas fait l’unanimité. De nombreux députés, de droite comme de gauche, ont fait part de leurs "plus grandes réserves" sur le dispositif. Ils redoutent en effet que les audiences perdent leur "spontanéité" ou qu’elles se transforment en une "justice spectacle".
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