Le gouvernement a pris une ordonnance permettant d’imposer la visioconférence devant l’ensemble des juridictions pénales sans qu’il soit nécessaire de recueillir l’accord des parties.
Le Conseil d’Etat a annulé la possibilité d’imposer la visioconférence devant les juridictions pénales sans l’accord des parties.
Comme le rapporte Le Figaro, cette annulation a été prise sur une décision de cette institution, selon un décret paru jeudi 12 août au Journal officiel. Mi-février, elle a déjà suspendu cette possibilité en estimant que la mesure portait une "atteinte grave et manifeste aux droits de la défense".
L’ordonnance, prise par le gouvernement le 18 novembre dernier, a été définitivement annulée par le Conseil d’Etat. Le journal rappelle que ce texte permettait "le recours à un moyen de télécommunication audiovisuelle devant l’ensemble des juridictions pénales sans qu’il soit nécessaire de recueillir l’accord des parties".
Elle a ainsi autorisé l’utilisation de la visioconférence devant les juridictions pénales y compris les cours d’assises, à partir des plaidoiries et des réquisitions mais pas pendant les débats.
A la presse française, le ministère de la Justice a annoncé que la décision du Conseil d’Etat ne remet pas en cause les décisions de justice rendues sur la base de cette ordonnance. "Il n’y a pas d’action rétroactive", a-t-il précisé.
Le Conseil constitutionnel qui a été saisi par ailleurs, a déclaré le 4 juin que cette ordonnance est anticonstitutionnelle. Il a jugé qu’elle portait "une atteinte aux droits de la défense que ne pouvait justifier le contexte sanitaire particulier résultant de l’épidémie de Covid-19".
Le Conseil d’Etat a suspendu fin novembre, la possibilité de recourir à la visioconférence aux assises uniquement. Le gouvernement a justifié cette décision en expliquant qu’il fallait que la justice "tourne" malgré l’épidémie de Covid-19.
Cette institution a été de nouveau saisie par le Syndicat des avocats de France et le Syndicat de la magistrature (SAF, SM, classés à gauche), l’Association des avocats pour la défense des droits des détenus et le Conseil national des barreaux.
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