Jacques Morel, ancien patron de la section de recherche de Versailles, a déclaré qu’il était "imprudent" pour une femme de "courir toute seule en forêt". Ses propos ont suscité la polémique.
La joggeuse de 17 ans, portée disparue lundi en Mayenne alors qu’elle était partie courir, a été retrouvée vivante à Sablé-sur-Sarthe le lendemain. Interrogée par les enquêteurs, l’adolescente a affirmé avoir été enlevée par deux ravisseurs. Elle a également parlé d’une camionnette. Ces récits sont flous, mais une autre audition s’est tenue ce vendredi pour faire la lumière sur les zones d’ombre dans cette affaire.
Interrogé sur BFM TV, le général de gendarmerie et ancien patron de la section de recherche de Versailles, Jacques Morel, a estimé qu’"il devient un peu imprudent de courir toute seule en forêt ". " Même si ce sont des itinéraires qu’on connaît, les gens vous repèrent si vous passez là plusieurs fois par semaine, et ça peut donner l’idée à un détraqué de vous attendre sur votre parcours ", a-t-il expliqué.
Jacques Morel a souligné que " dans toutes ces histoires, ce ne sont jamais des hommes qui sont attaqués ". De ce fait, il a martelé que le jogging ne devrait plus être pratiqué en solo. Ces propos du général de gendarmerie ont cependant beaucoup fait réagir, surtout chez les militantes féministes.
C’est "de l’inversion de culpabilisation. On va faire porter à la victime une partie de la responsabilité de son agression", a commenté une militante du collectif féministe ’Nous toutes 53’ auprès d’Ouest-France. " Pour délivrer les femmes des violences, on va faire en sorte de diminuer leurs libertés ", a pour sa part tweeté Valérie Rey-Robert, auteure du livre ’Une culture du viol à la française’.