L’humour, l’insulte et même l’allégorie, Jawad Bendaoud a tout tenté pour convaincre la cour d’appel de Paris de son innocence.
En février, Jawad Bendaoud a été relaxé en première instance. Il a été accusé de "recel de malfaiteurs terroristes". Une accusation qu’il avait toujours démentie. Face aux juges de la Cour d’appel de Paris jeudi 29 novembre, le prévenu a montré des signes d’énervement. Il est ensuite passé à l’insulte en traitant les juges de tarer. Jawad Bendaoud ne s’était pas arrêté là, il a également testé l’humour en pointant l’incongruité qu’il y avait à proposer pour lui permettre de regarder la télé. Enfin, il a osé faire une allégorie en se comparant à un dauphin avec les "tentacules énormes de la justice."
#Jawad : Xavier Noguéras, l’avocat de Jawad Bendaoud, se lève et lui prend la main pour le calmer.
- Tu réponds aux questions, point barre !
- Mais je fais quoi là ?
- Répondez aux questions calmement, demande le président.
- Mais je suis calme, là...— Vincent Vantighem (@vvantighem) 29 novembre 2018
Jawad Bendaoud a expliqué que le soir du pire attentat terroriste qu’avait connu la France, il était chez son père. Ce dernier lui avait indiqué que les terroristes étaient d’origine pakistanaise d’Al-Qaïda et qu’ils étaient tous décédés.
Selon le quotidien 20 Minutes, à l’époque Jawad n’allait pas bien en raison de problème personnel. En effet, son ex-copine l’avait appelé pour lui dire qu’elle était enceinte de lui. "Je me suis enfermé pendant cinq jours à taper des rails de cocaïne", a-t-il lancé. À la barre, il a expliqué que quelqu’un lui a proposé de louer sa maison à des hommes venus de Belgique pour 50 euros, mais qu’il n’a pas du tout fait le lien.
Le prévenu a détaillé ses faits et gestes de l’époque afin de prouver sa bonne foi. "La veille de l’assaut, j’ai mangé deux sandwichs et un tiramisu. Mais si j’avais su que c’était des terroristes, je n’aurais même pas pu manger une frite…", a-t-il témoigné.
Jawad Bendaoud a fait savoir qu’il n’avait pas vu les infos, car il avait tout le temps mis des films et Netflix. D’ailleurs, il a juré une dizaine de fois sur la tête de sa mère et le double sur celle de son fils. "J’ai dormi tranquillement à 23 heures. Le lendemain, je me réveille, je suis un terroriste ! Vous imaginez ? Vous vous couchez à 23 heures en président de cour respectable. Le lendemain, vous êtes un pédophile ! Vous réagiriez comment ?", a-t-il conclu.
À l’issue de cette procédure, Jawad Bendaoud pourrait encourir une peine de six ans d’emprisonnement.
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