La ministre de la Justice, Nicole Belloubet a déclaré ce mercredi sur RTL qu’elle assumait totalement sa proposition d’avoir invité la famille Traoré.
L’affaire très médiatique de Traoré est aux mains de la justice depuis quatre ans. Sur RTL ce mercredi, la ministre de la Justice, critiquée pour avoir invité la famille d’Adama Traoré, a déclaré qu’elle assumait pleinement sa proposition. Nicole Belloubet a souligné qu’elle voulait discuter du fonctionnement de la justice avec ces personnes sans entrer dans le dossier. La garde des Sceaux est en effet revenue sur la manifestation interdite du 2 juin devant le parvis du tribunal judiciaire de Paris et qui a réuni près de 20 000 personnes. "Il y a des juges indépendants qui ont été désignés et moi je n’ai aucun cas à intervenir dans ce dossier", a-t-elle noté.
Après le rassemblement du 2 juin, le chef de l’Etat Emmanuel Macron a demandé à Nicole Belloubet de se pencher sur l’affaire. Très vite, la famille a été invitée par la place Vendôme, mais a immédiatement refusé sous prétexte qu’elle réclamait des actes de justice et non pas des discussions dans un salon de thé de l’Élysée. Sur Twitter, l’avocat d’Assa Traoré, la sœur d’Adama Traoré, a demandé au président de la République de "respecter la séparation des pouvoirs". Il a mentionné qu’il est interdit par la loi que la garde des Sceaux s’immisce dans des affaires individuelles.
Nicole Belloubet a été vivement critiquée par une partie de la classe politique et du monde judiciaire. "Je crois que cette rencontre est complètement déplacée", a confié ce mercredi matin la présidente de la région Île-de-France Valérie Pécresse. Cette dernière a souligné que l’institution judiciaire est surtout reprochée de ne pas avoir tranché et ce qui s’est réellement passé dans cette affaire. En réponse, la garde des Sceaux a reconnu cette lenteur, qui, selon elle, résultait du "principe du contradictoire", "fondamental dans un État de droit". La ministre de la Justice a expliqué qu’une enquête implique souvent des contre-enquêtes et que ce respect du principe du contradictoire prend du temps.
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