Sarah Durocher, présidente nationale du Planning familial, s’est exprimée sur l’inscription de l’avortement dans la Constitution. "C’est obliger les politiques à protéger ce droit", a-t-elle précisé.
Dimanche 29 octobre matin, Emmanuel Macron a annoncé un projet de loi constitutionnel visant à inscrire l’interruption volontaire de grossesse (IVG) dans la Constitution. Ce texte sera présenté avant la fin de l’année. Sarah Durocher, présidente nationale du Planning familial, a réagi au micro de France Info en saluant une "victoire des féministes".
Interrogée sur la nécessité de cette inscription, elle a évoqué trois raisons.
La première, cette décision permettrait, selon elle, d’inscrire l’avortement comme "un droit fondamental". La deuxième, dans les pays européens où l’extrême droite arrive au pouvoir, une des choses attaquées, c’est l’avortement. Et il n’y aura pas d’exception française. "Cela veut donc dire que si des politiques veulent remettre en cause l’avortement, ce sera plus compliqué", a-t-elle souligné. Enfin la troisième raison : les féministes dans le monde regardent la France, qui serait le premier pays à constitutionnaliser le droit à l’avortement. Cette décision donnerait, d’après elle, une caisse de résonance très importante et montrerait que "c’est possible".
Sarah Durocher a indiqué l’entrée de l’avortement dans la Constitution, "c’est obliger les politiques à protéger ce droit-là". "Au quotidien, le droit n’est pas menacé, mais l’accès est très menacé en France", a-t-elle alerté. Face à cette situation, elle a tenu à dire la nécessité de travailler sur la loi Veil par exemple, d’enlever la clause de conscience du droit à l’avortement et de faciliter le parcours des femmes avec un seul rendez-vous pour avorter, au lieu de trois.
La présidente a été interrogée si ce n’était pas préférable de passer par un référendum, plutôt qu’un projet de loi. En réponse, elle a indiqué être assez confiante, car la majorité des Français et Françaises sont favorables au droit à l’avortement et son inscription dans la Constitution.
"Après, on est dans un contexte politique qui fait que c’est compliqué d’amener les Français à voter. Et on sait que les mouvements anti-choix peuvent se mobiliser grandement par rapport à cela, car ils ont des moyens... Des moyens, que nous n’avons pas", a-t-elle renchéri. Un Congrès est plus rapide qu’un référendum, mais il va y avoir un enjeu lors du vote, puisqu’il faut 555 parlementaires qui adoptent l’entrée de l’avortement dans la Constitution. "Et ce n’est pas gagné !",
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