Adepte de la vidéosurveillance, le maire de Nice Christian Estrosi a prôné l’utilisation de la reconnaissance faciale, en réaction au chaos autour du Stade France, samedi dernier.
L’utilisation de la reconnaissance faciale en temps réel sur la voie publique ne peut aller au-delà du simple test en France. Le maire de Nice Christian Estrosi souhaite remédier à ce vide juridique à travers une réforme constitutionnelle. Selon ce grand adepte de la vidéosurveillance, les incidents en marge de la Ligue des champions autour du Stade France, samedi dernier, ne relèvent pas uniquement de faits de délinquance. "Je souhaiterais qu’enfin on mette un coup d’arrêt à ce que nous interdit la CNIL (Commission nationale de l’informatique et des libertés, NDLR), cette espèce d’institution poussiéreuse qui interdit d’utiliser la reconnaissance faciale", a-t-il déclaré sur Europe1.
Selon le maire de Nice, les forces de police ont du mal à interpeller 1 000 ou 2 000 personnes au risque d’avoir des blessés ou des morts. Cependant, si elles sont identifiées par la reconnaissance faciale, ces personnes seront interdites de stade. "On peut aller les cueillir au petit matin chez eux pour les mettre en garde à vue, l’intelligence artificielle jouera pleinement son rôle", a-t-il ajouté.
Durant la 135e édition du carnaval à Nice, en 2019, Christian Estrosi a déjà mené des expérimentations sur la reconnaissance faciale pour repérer des enfants perdus dans la foule. Mais la CNIL a jugé ce test comme n’étant pas satisfaisant.
La Commission avait adressé au FC Metz un avertissement en février 2021. Le club prévoyait de recourir à un système de reconnaissance faciale pour identifier automatiquement des personnes interdites de stade. "La collecte et l’utilisation de ces données sensibles sont interdites par le règlement général sur la protection des données (RGPD) et la loi Informatique et Libertés", a rappelé la CNIL.
Samedi dernier, l’édile estime que les problèmes d’organisation survenus autour du Stade de France étaient liés aux seules instances sportives. Selon ses dires, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin était à la hauteur des enjeux.
Pour sa part, le ministère de l’Intérieur a expliqué que de nombreux Anglais ont tenté de rentrer avec de faux billets. Il souligne également que la grève du RER a énormément perturbé l’orientation des spectateurs.
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