Face aux nombreuses discussions sur l’immigration en France, Didier Leschi, directeur général de l’Office français de l’immigration et de l’intégration (Ofii), estime qu’en France, il y a plutôt des défis sociaux liés à la concentration de populations immigrées.
Le Premier ministre François Bayrou a déclenché lundi soir une vive réaction en déclarant que la France approchait d’un "sentiment de submersion en matière d’immigration". Cette expression est habituellement employée par le Rassemblement national. Face aux critiques, il a nuancé son propos mardi à l’Assemblée nationale, le limitant à Mayotte et à certains départements spécifiques. Invité sur RMC, Didier Leschi a appelé à des débats plus "apaisés" et souligné que l’enjeu n’était pas tant le nombre d’immigrés que "le rapport entre le nombre et la question sociale". Le directeur général de l’Office français de l’immigration et de l’intégration (Ofii) rappelle que 11 % de la population française est immigrée – c’est-à-dire née étrangère à l’étranger. Il a ajouté que 31 % de ces personnes vivent sous le seuil de pauvreté. Selon lui, le débat politique tend souvent à masquer cette réalité sociale.
Si Didier Leschi réfute l’idée d’une submersion migratoire généralisée, il reconnaît des situations locales complexes. À Mayotte, où une personne sur deux est étrangère et où la croissance démographique est proche de celle du continent africain, les tensions sont vives. Il cite également la Seine-Saint-Denis, département qu’il a administré en tant que préfet. En 1968, il figurait au neuvième rang des départements comptant le plus d’immigrés ; aujourd’hui, il est le premier en France métropolitaine, dans un contexte marqué par la désindustrialisation et un fort taux de chômage.
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