Ce mercredi à Paris, des centaines de personnes rassemblées pour honorer le 20e anniversaire de la Marche du 23 mai. A l’époque, cette marche a permis à la République de reconnaître la traite et l’esclavage comme un crime contre l’humanité. Et dans le cortège cet après-midi, des Réunionnais.
Ancien ministre, député, sénateur... De nombreuses personnalités se sont jointes à cette Marche du 23 mai pour célébrer l’abolition de l’esclavage. Et dans toutes les bouches, un seul mot d’ordre : nous ne défilons plus simplement pour nos aïeux, mais pour les générations futures. En cause, selon les organisateurs, une montée en puissance du racisme.
"Parce que l’on ne peut plus aujourd’hui accepter qu’il puisse y avoir à notre époque du racisme. Un racisme naissant, qui commence à devenir méchant. Il faut vraiment l’éradiquer immédiatement", revendique le député réunionnais Thierry Robert.
Il y a 20 ans, cette marche est née pour célébrer le 150e anniversaire de l’abolition de l’esclavage. Du chemin a été parcouru depuis, mais le sénateur Victorin Lurel estime qu’il reste encore beaucoup à faire. "Il reste à obtenir de la CNCDH, la Commission nationale consultative des droits de l’Homme, qu’il y ait dans chaque rapport annuel un chapitre réservé aux actes racistes contre les personnes d’ascendance africaine."
Pour les Réunionnais présents, comme Mémona Hintermann, membre du CSA, le sentiment d’être encore trop absent de cette manifestation ultra-marine est palpable. "Nous ne savons pas trop montrer notre présence, c’est extrêmement dommage parce l’Histoire est la même, quels que soient nos pigments dans nos familles, mais elle n’est pas vécue de la même manière."