Les chiffres de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), qui a prêté une attention particulière sur le profil d’une dizaine de millions de personnes vivant en HLM, sont surprenants, voire "choquants".
Si 35% les locataires dans le parc social (HLM) sont dans l’ensemble plus pauvres et plus âgés que la moyenne, près de 2% d’entre eux disposent de revenus plutôt confortables, selon l’Insee. Ces logements sociaux ne sont donc pas réservés qu’aux personnes vivant sous le seuil de pauvreté, car environ 300.000 locataires feraient partie des 20% des Français les plus riches. Les deux tiers de ce groupe vivraient en outre dans une grande partie de l’Île-de-France, "l’unité urbaine de Paris".
Le porte-parole de l’association Droit au logement Jean-Baptiste Eyraud estime que ses chiffres sont "choquants". Dans un entretien accordé à RTL, il a indiqué qu’il fallait que cela cesse. Pour que les bailleurs sociaux puissent activer les dispositions légales exigées, telles que "le surloyer pour les ménages qui disposent d’un certain seuil", il faudrait qu’ils soient contrôlés, selon ses explications.
Un paradoxe serait cependant possible en raison des conditions d’attribution des HLM, qui sont basées sur des revenus des individus au moment de la demande. A partir du moment où les meubles sont installés et les valises posées, le niveau de vie n’est plus considéré.
Comme des individus - même avec un revenu considérablement en progression - continuent à profiter de leur logement sans jamais être inquiétés, Jean-Baptiste Eyraud appelle à faire évoluer les choses. Selon lui, les plus riches des locataires devraient habiter dans un logement, par leurs propres moyens. Cela permettrait de "laisser la place à ceux qui ont du mal à se loger", poursuit-il.
Le bilan de l’Insee, relayé par La Vie Immo, note néanmoins que les ménages les plus riches au sein des logements sociaux sont régulièrement en chute. Les locataires faisant partie des 25 % des Français les plus riches sont passées de 12,6 à 5%, en trente ans.