Le rapport de l’enquête "Trajectoires et Origines" de l’Ined et l’Insee, menée de juillet 2019 à novembre 2020, a été publié mardi 5 juillet. D’après l’étude, le sentiment de discrimination augmente dans l’Hexagone, surtout chez les femmes.
L’Institut national de la statistique et des études économiques a dévoilé mardi l’un des trois volets de l’enquête "Trajectoires et origines", consacré au "sentiment de discrimination". L’Insee revient avec des données recueillies entre 2019 et 2020, un peu plus de dix ans après la première édition (2008-2009).
Sur cette période, 19 % des personnes âgées de 18 à 49 ans déclarent avoir subi "des traitements inégalitaires ou des discriminations" alors qu’elles n’étaient que 14 % en 2008-2009. Ces personnes appartiennent à "des générations particulièrement sensibles à la question des inégalités de notre société", selon Jean-François Amadieu, président de l’Observatoire des discriminations. Dans 58 % des cas, l’origine reste le principal motif, mais le sexisme reste la première source évoquée par les femmes (46%).
Lors d’une conférence de presse, Sylvie Le Minez, de l’Insee, a indiqué que la hausse du sentiment de discrimination s’explique par "une sensibilité plus forte". Mais elle a aussi noté "une augmentation dans la population des profils rapportant le plus de discriminations". En guise d’exemple, elle a évoqué la hausse de la proportion d’immigrés et de descendants originaires du Maghreb et d’Afrique subsaharienne.
Le rapport fait également état d’une hausse des discriminations religieuses. Environ 11 % des personnes de confession musulmane, contre 5 %, il y a dix ans, affirment en avoir été victimes. Ce motif est beaucoup plus saillant pour les immigrés du Maghreb, de Turquie et du Moyen-Orient. D’après Patrick Simon, directeur de recherche à l’Ined, "le contexte terroriste et la prégnance du débat public sur la laïcité ont entraîné une crispation autour de l’islam".
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