Alors que les accidents du travail sont en baisse, le nombre de cancers liés au travail a triplé. Une augmentation considérable en 20 ans.
L’assurance-maladie a dénombré 1 840 cancers par an en moyenne en France en liaison avec le travail. En l’espace de 20 ans, ce chiffre a été multiplié par 3,6. Comme le cancer met du temps à se déclarer, les malades ne font jamais le lien entre la maladie et le travail. D’ailleurs, la moyenne d’âge de reconnaissance d’un cancer professionnelle est de 68 ans, note Le Dauphiné.
Lors du diagnostic, les malades hésitent à entamer des démarches, alors que l’indemnisation est importante dans la mesure où elle protège aussi les ayants droit, précise l’assurance-maladie. "Il y a aussi un effet psychologique de se dire que c’est votre travail qui vous conduit à la mort", a-t-elle ajouté.
Il faut savoir que la reconnaissance d’un cancer comme professionnelle ouvre droit au versement d’une rente viagère au malade. Dans le cas où ce dernier décède, elle sera versée au conjoint et à ses enfants jusqu’à leurs 21 ans. En un an, le montant s’élève à 17 000 euros.
Entre 2013 à 2017, 80% des cancers professionnels touchaient des travailleurs exposés à l’amiante, principalement des cancers du poumon pour 70%. Ils sont suivis de près par les cancers de la vessie, ceux naso-sinusiens et les leucémies. Ils sont tous en lien avec des expositions aux poussières de bois, au benzène ou aux produits noirs comme les bitumes, goudrons, asphaltes.
Les cancers liés au travail concernent surtout les ouvriers, 53% dans les entreprises de plus de 250 salariés, 39% dans la métallurgie, 24% dans le BTP et 9% dans les industries chimiques et du secteur du bois.
Selon l’Assurance maladie, confirmant une information du Dauphiné, près de deux millions de salariés seraient actuellement exposés sur leur lieu de travail à des produits toxiques.
Des outils ont été mis à disposition des entreprises afin de connaître le niveau de risque. Pour les sociétés de moins de 50 salariés, des aides financières sont proposées. Le but est de les inciter à substituer les produits cancérogènes, mais surtout protéger leurs salariés. Environ 4 200 entreprises ont reçu un dispositif à hauteur de 26 millions par an entre 2015 et 2018.