Seule une scientifique sur cinq victime de harcèlement sexuel sur son lieu de travail au cours de sa carrière a osé signaler les faits au sein de son institution.
Les femmes scientifiques dans le monde figurent parmi les principales victimes de harcèlement sexuel. D’après un sondage international Ipsos pour la Fondation L’Oréal rendu public jeudi 16 mars, 49 % des femmes scientifiques disent avoir été « personnellement confrontées à au moins une situation de harcèlement sexuel au cours de leur carrière ». L’étude a été réalisée sur environ 5000 chercheurs et chercheuses dans 117 pays, dont la France. Elle a été réalisée dans les domaines de la science (hors sciences sociales), de la technologie, de l’ingénierie et des mathématiques, au sein de 50 institutions publiques et privées. Près de la moitié des femmes scientifiques harcelées sur leurs lieux de travail ont levé le voile après l’émergence du mouvement #MeToo en 2017.
Au total, 65 % des femmes scientifiques ont dénoncé ces situations qui ont eu de lourdes conséquences sur leurs carrières. Pourtant, seule une victime sur cinq a osé signaler les faits de harcèlement sexuel au sein de son institution, rapporte 20 Minutes. Dans les détails, 25 % ont évoqué de personnes les appelant avec insistance par des surnoms comme « poupée », « bébé », « minette », « nana »… ou des insultes. Par ailleurs, les 24 % rapportent des « questions intrusives et répétées » sur leur vie privée ou sexuelle qui les « mettent mal à l’aise ». La Fondation L’Oréal, qui soutient les carrières des femmes scientifiques dans le monde, a lancé un appel aux institutions à « prendre leurs responsabilités et à faire évoluer les comportements ».
Alors que la majorité des faits ont eu lieu en début de carrière, les parcours scientifiques ont été impactés. Ainsi, 52 % des victimes affirment avoir évité certains membres du personnel, 25 % se sont senties en danger sur leur lieu de travail. Alexandra Palt, directrice générale de la Fondation L’Oréal, a expliqué que « cette enquête confirme que la science n’a pas fait suffisamment sa révolution depuis le mouvement #MeToo ».
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