Pap Ndiaye affirme sa volonté d’agir contre le harcèlement scolaire. Le ministère de l’Education Nationale va organiser une vaste campagne de sensibilisation à la rentrée.
Les suicides de Lucas et Lindsay, ont fortement choqué les Français. Vivement critiqué, le ministre de l’Éducation Nationale veut renforcer ses actions sur le combat contre le harcèlement scolaire. Pap Ndiaye a donné des instructions aux 7000 collèges français : "consacrer une heure à la sensibilisation sur le thème du harcèlement et réseaux sociaux".
Le ministère concerné a argumenté sa décision à travers un communiqué : "Cette heure sera l’occasion de rappeler la manière dont l’usage des réseaux sociaux peut accentuer les phénomènes de harcèlement, de souligner la responsabilité de chacun dans l’usage des réseaux sociaux et de répondre aux questions des élèves".
Les syndicats ne valident pas du tout ce choix qu’ils considèrent comme une "improvisation". Le SNPDEN-Unsa va même plus loin en déclarant que "cette sollicitation est la goutte d’eau qui fait déborder le vase". Ils estiment que l’agenda des collégiens est déjà plus que rempli pour la clôture de ce dernier semestre. L’association souligne certains points : "Sur un sujet aussi grave, nous prévenir un vendredi midi pour la semaine suivante est une injonction extrêmement précipitée".
Les écoles se sont même presque sentis vexés par le ton employé par le gouvernement. "Dans la formulation, on avait le sentiment que les établissements scolaires, et a fortiori les chefs d’établissement, n’avaient jusque-là pas travaillé la question", déplore le SNPDEN-Unsa.
Le syndicat explique que les établissements scolaires s’investissent beaucoup dans la lutte contre le harcèlement scolaire : "Les établissements sont sur ces opérations, les services médico-sociaux des établissements sont là-dessus, les conseillers principaux d’éducation (CPE) également". Il rajoute que plusieurs personnes sont mobilisés sur ce combat : "Les assistants d’éducation, les chefs d’établissement, les professeurs principaux dans leurs heures de vie de classe traitent de ces sujets, bien évidemment".
Le SNPDEN-Unsa considère l’action du ministère de l’Éducation nationale comme "une réponse clairement politique, médiatique à une problématique qui dépasse largement le cadre d’une heure de sensibilisation". Le syndicat incite ses comparses à "travailler durablement" sur le sujet.
Du côté des professeurs, l’organisation syndicale a discuté avec Pap Ndiaye, lundi dernier. La réaction de la secrétaire générale du Snes-FSU, ne s’est pas fait attendre. Sophie Vénétitay évoque même un "coup de communication".
Le porte-parole du principal syndicat des collèges et lycées a été très clair dans sa déclaration : "On est tous dans nos établissements confrontés à la lutte contre le harcèlement, on sait que c’est un travail de fond qui demande de la préparation, de la discussion pour que le message soit bien perçu par les élèves. Là, on est dans quelque chose qui sort du chapeau à la dernière minute et qu’on nous demande d’improviser du jour pour le lendemain. C’est très mal perçu".