La pandémie de coronavirus continue de fortement frapper la Guyane. De plus, dans les tranches de population dans une grande précarité, la famine vient s’ajouter à la Covid-19.
Le coronavirus continue de se propager en Guyane. En effet, au total, 5 178 cas et 21 morts y ont été enregistrés et les dirigeants ont décidé de maintenir le confinement, ce qui provoque d’énormes difficultés pour les populations vivant de petits boulots. La faim commence à empirer la situation, rapporte 20 Minutes. "En ce moment, je mange une fois par jour. Et mes enfants, ils mangent, un peu", a exposé Rebecca, une habitante de Guyane. Comme elle ne peut plus travailler, elle n’a plus aucun revenu. Avec d’autres familles, elle partage une maison en parpaing à la Source de Baduel, bidonville de Cayenne, reconfiné depuis dix jours.
Pour pouvoir aider les familles en grande précarité, une équipe de bénévoles en lien avec la plateforme d’aide alimentaire régionale fait du porte-à-porte. Elle distribue des sacs-poubelle de quelques kilos, remplis de boîtes de conserve, chocolat en poudre, savon et d’autres produits de première nécessité.
Les familles bénéficiaires ont été repérées par les services sociaux. "C’est un quartier de 10 000 habitants, on est venu avec 60 colis. C’est insuffisant. Il y a des gens qui ne mangent pas pendant 4-5 jours, le problème est devenu plus médical que social", s’inquiète François Lair, médecin. Il a aussi évoqué des situations préoccupantes concernant "les nourrissons".
Depuis la mi-mars, les services de l’Etat ont recensé "30 000 bénéficiaires réguliers de l’aide alimentaire", soit six fois plus que d’habitude. Notons que ce territoire compte 300 000 habitants officiels et de nombreux citoyens en situation irrégulière. Le besoin alimentaire "est généralisé sur tout le territoire", a précisé la sous-préfète Claire Durrieu, en parlant d’une attention grandissante à porter "dans les quartiers informels du littoral".
Dans une lettre ouverte adressée au gouvernement, Médecins du monde a expliqué cette situation. L’organisation a indiqué que le durcissement du confinement dans plusieurs quartiers de l’île de Cayenne et l’arrêt de l’économie informelle ont des conséquences sociales catastrophiques. En particulier, il a cité la difficulté à l’accès à l’alimentation qui a des néfastes effets sur l’état de santé voire sur la survie d’une partie de la population. L’association a aussi souligné qu’un "assuré social sur deux relève de la grande précarité" en Guyane.
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D’après l’INSEE, les prix des produits alimentaires en Guyane sont supérieurs de 34 % par rapport à ceux de l’Hexagone. La population a du mal à se nourrir. De plus, la fermeture des frontières avec le Suriname ainsi que le Brésil et des petits marchés de poisson, envenime la situation. Certaines familles doivent désormais faire leurs courses dans les supermarchés où les prix sont plus élevés.
De son côté, la préfecture de Guyane a assuré que "l’Etat va encore augmenter l’effort. On le maintient jusqu’à la fin de la crise sanitaire, en plus des 3,2 M d’euros déjà mis à disposition".
Avec une mine grave, Benoît Renollet, directeur territorial à la Croix-Rouge a souligné qu’on a l’impression que tout ce qui a été fait ne suffit pas. "Quand vous avez fini de courir le marathon, il faut faire un 400 mètres", a-t-il dit.
D’après ses dires, les acteurs de terrain sont épuisés, des institutions ferment pour cause de cas de Covid-19 en interne, et la saison des congés a commencé. Pour renforcer les équipes, neuf membres de l’unité d’urgence de la Croix-Rouge sont attendus la semaine prochaine.
Rappelons que le Premier ministre Jean Castex est attendu dimanche dans ce territoire français.
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