En phase 2 du coronavirus, la Guyane fait actuellement face à une pluviométrie inédite en une trentaine d’années.
Le préfet de Guyane, Marc del Grande, a indiqué lundi 4 mai que des intempéries intenses s’abattent sur ce département d’outre-mer depuis des jours. Elles ont causé de multiples dégâts. À la suite d’inondations dans plusieurs quartiers, 139 personnes ont été évacuées à Saint-Laurent du Maroni. Parmi celles-ci, près de 99 ont été hébergées dans un gymnase depuis la soirée de dimanche 3 mai.
Depuis des jours, la Guyane est entrée en pleine saison de pluie. Elle est sous vigilance aux fortes marées et pluies. Selon les autorités locales, un nouvel épisode intense est attendu dans les 48 heures. "La pluviométrie enregistrée en Guyane ces 3 dernières semaines équivaut à deux années de pluie dans le Morbihan. Du jamais-vu depuis trente ans", a souligné le préfet.
La commune de Camopi-Trois Sauts, située à la frontière avec le Brésil, est très touchée. L’ancien maire, René Monerville, a estimé que 80 % du millier d’habitants ont vu leur foyer inondé.
"Les gens construisent un nouveau campement en bâches pour s’abriter. Il y en a qui ont perdu toutes leurs affaires", a signalé un habitant de Camopi, Jérémie Mata.
Par ailleurs, le fleuve traversant la commune est en crue depuis 4 jours. Mr Mata a déploré des risques de pénurie en raison de l’impossibilité d’aller à la pêche ou à la chasse.
D’autres quartiers ont été dans le noir en raison de la perte de groupes électrogènes familiaux, mais aussi de la raréfaction du carburant. Selon la préfecture, rapportée par Le Figaro, deux tonnes d’eau, des matériels médicaux, du carburant, des vêtements, du gaz, etc. devraient être acheminés à Camopi-Trois Sauts, par pirogues ou voie aérienne.
La chaîne de radio-télévision Guyane La 1ère a rapporté que des habitants ont été forcés de quitter leur quartier à la nage à Saint-Laurent. Ils ont été surpris par la montée des eaux. Le dernier bulletin régional prévisionnel de Météo France fait état d’un excédent de pluie en Guyane après un début d’année très déficitaire en pluie.