L’armée française vient de lancer un satellite-espion en Guyane sur fond de guerre de l’espace.
Mardi 18 décembre, le premier satellite d’observation optique CSO du renseignement de l’armée française a été lancé du centre spatial de Kourou en Guyane pour remplacer les actuels satellites du système Helios 2. Mis en orbite à 17h30, heure de Paris, il a pour mission de fournir des images pour les opérations militaires de la France. Un budget de 3,6 milliards d’euros a été consacré dans la loi de programmation militaire 2019-2025 pour renouveler les systèmes satellitaires et deux autres vont être lancés pour 2020 et 2021, selon RTL.
Face à l’importance de ce lancement, la ministre de la Défense, Florence Parly s’est déplacée en Outre-mer pour ériger en premier l’espace. Equipé de télescopes très puissants, ce satellite a une capacité de 800 prises de vue par jour avec localisation précise et des visuels stéréoscopiques en 3D. Les renseignements militaires obtenus permettront un renforcement des capacités et des précisions sur la conduite des opérations.
La maîtrise de l’espace extra-atmosphérique est un nouveau champ d’opération pour les armées du monde entier. La Chine, la Russie et les Etats-Unis investissent beaucoup si on ne parle que des 22 milliards de dollars de l’administration américaine pour mettre en place une « Force de l’espace » d’ici 2020. Aussi, il est temps que la France renforce son arsenal car il en va de sa souveraineté. Selon le général Philippe Lavigne, le chef d’état-major de l’armée de l’air, « si nous perdons la guerre dans l’espace, nous perdrons la guerre tout court ».
Avec ce budget, selon la ministre, la France reste loin derrière les Etats-Unis avec 50 milliards de dollars par an pour le spatial, 10 milliards pour la Chine et 4 milliards pour la Russie. « La France pourrait aller "plus loin" que ce que prévoit la loi de programmation militaire 2019 », a annoncé la ministre tout en suggérant l’installation des caméras de surveillance sur les satellites militaires français. Par ailleurs, Florence Parly n’a pas écarté non plus l’idée d’avoir des armes antisatellites, des choix qui exigeraient une augmentation conséquente du budget.