L’académie de cet archipel des Caraïbes devrait perdre 89 postes d’enseignants à la rentrée prochaine. Les syndicats, les parents d’élèves et d’autres acteurs éducatifs dénoncent unanimement cette décision.
Malgré l’annonce au niveau national d’un recul des réductions d’emploi dans l’Éducation nationale, la Guadeloupe fait face à une diminution significative. Elle est justifiée par une baisse importante du nombre d’élèves.
La Guadeloupe connaît depuis une décennie une réduction marquée de sa population scolaire. Selon les données officielles, le nombre d’élèves a chuté de 21,5 % en 10 ans, soit une perte de 20 000 élèves. À la rentrée prochaine, cela entraînera la suppression de 22 postes dans le 1er degré et de 67 postes dans le 2nd degré. Ces chiffres placent l’académie parmi les plus touchées au niveau national.
Les syndicats, comme la FSU Guadeloupe, s’insurgent contre une gestion jugée purement comptable. Eddy Segur, secrétaire général de la FSU, déplore que la baisse démographique soit utilisée comme un argument budgétaire, estimant que des efforts auraient dû être faits pour réduire les effectifs par classe et améliorer les conditions d’apprentissage.
Pour le Syndicat des Personnels de l’Éducation en Guadeloupe (SPEG), cette décision aggrave une situation déjà critique. Jean Dernault, secrétaire général du SPEG, souligne les difficultés de remplacement rencontrées ces dernières années, notamment en anglais et en espagnol. Le syndicat demande un moratoire sur les suppressions de postes depuis 2020, estimant que les réductions répétées fragilisent davantage les établissements scolaires.
En parallèle, la Fédération des associations de parents d’élèves de Guadeloupe (FAPEG) pointe les conséquences sur les performances scolaires, notamment dans le 1er degré, où les effectifs des classes peuvent atteindre 34 élèves, ce qui complique le suivi pédagogique.
La rectrice de l’académie, Christine Gangloff-Ziegler, tente de rassurer. Elle affirme que, malgré ces suppressions, le taux d’encadrement des élèves reste en progression. Une affirmation contestée par les syndicats, qui estiment que les chiffres ne traduisent pas la réalité des salles de classe.
Alors que les regards se tournent vers la rentrée de septembre, les acteurs éducatifs s’accordent sur un point : les décisions prises aujourd’hui impacteront durablement l’avenir de l’éducation en Guadeloupe.
Source : La1èretvinfo