Des scientifiques mettent en garde contre le recul du littoral en Guadeloupe, qui menace la disparition de 160 sites archéologiques. D’après les chercheurs, une quinzaine de sites risquent déjà d’être engloutis par la mer.
Des scientifiques spécialisés dans l’archéologie littorale se réunissent au Moule, en Guadeloupe, jusqu’à vendredi dans le cadre d’un colloque international. Ce projet vise à surveiller et à anticiper les conséquences néfastes des changements climatiques et anthropiques sur le patrimoine côtier des Antilles. Marie-Yvane Daire, chercheuse au CNRS et responsable du projet Aloa, a souligné que l’objectif principal est de recenser les sites archéologiques menacés le long du littoral, tout en mettant en œuvre une approche de science participative, impliquant le grand public dans les études.
D’après les informations partagées par Jean-François Modat, conservateur régional de l’archéologie, lors de ce colloque, la Guadeloupe compte environ 4400 sites archéologiques, dont près de 800 se trouvent à moins de 100 mètres du littoral. À titre d’exemple, il a mentionné la plage très fréquentée de Saint-François, les Raisins-Clairs, où l’érosion a révélé un ancien cimetière d’esclaves dans les années 2010 . Il a alerté sur la menace pesant sur environ 160 sites archéologiques en raison du recul du trait de côte. Une quinzaine d’entre eux seraient déjà en train d’être engloutis par la mer.
Marie-Yvane Daire a souligné l’importance du patrimoine en jeu, soulignant que la disparition d’un site archéologique est irréversible. Face à la difficulté de choisir les sites à protéger, elle propose de prioriser la préservation de ceux appartenant à des périodes moins connues. De son côté, Jean-François Modat reconnait lui aussi que les choix difficiles entre sauvegarder, étudier et abandonner certains sites, compte tenu des contraintes.