Les organisations syndicales du groupe pharmaceutique Sanofi ont lancé un appel à la grève générale à compter de ce jeudi. Les syndicalistes veulent protester contre la décision du groupe de vendre sa filiale Opella à un fonds d’investissement américain.
Malgré la visite ministérielle effectuée par Marc Ferracci et Antoine Armand à Lisieux, en Normandie, les négociations entre Sanofi et les syndicats se sont enlisées. Elles se sont soldées par une incitation à une grande mobilisation à partir de ce jeudi, selon BFM Business et Le Figaro.
Les syndicats lancent une grève générale pour montrer leur désapprobation concernant la cession d’Opella aux Américains. Cette vente inquiète particulièrement les salariés, qui craignent pour leur emploi et pour la pérennité de la production du Doliprane.
La CGT et la CFDT, les principaux syndicats représentatifs chez Sanofi, dénoncent une atteinte à la souveraineté sanitaire. Ils s’inquiètent des conséquences de cette vente sur l’emploi et la production en France. Les syndicats réclament un moratoire sur cette opération et souhaitent que Sanofi maintienne une part dans le capital d’Opella. "Le plus simple est d’établir un moratoire et de se poser à nouveau sur le sujet", selon Humberto de Sousa, coordonnateur CFDT Sanofi, au journal Le Figaro. "À terme, Opella doit rester dans le groupe. Cette vente est une aberration économique", ajoute le syndicaliste.
Les salariés craignent que le nouveau propriétaire privilégie la rentabilité financière au détriment de la production en France ainsi que de la recherche et du développement. Ils redoutent notamment une délocalisation de la production et une hausse du prix des médicaments.
"On a tous connu la problématique du Covid et on était très content d’avoir du Doliprane. Qu’est-ce qui va se passer en cas de nouvelle pandémie ?", s’inquiète Humberto de Sousa. Une manifestation est programmée à Compiègne (Oise) ce jeudi, entre 13h00-15h00. Des figures politiques comme François Ruffin et Xavier Bertrand pourraient les rejoindre selon la CFDT.
Face à la mobilisation des syndicats, le gouvernement français a assuré qu’il mettrait tout en œuvre pour protéger les emplois et garantir la production du Doliprane en France. Le ministre délégué à l’Industrie, Marc Ferracci, a indiqué que l’État imposerait des garanties à l’acheteur, particulièrement en matière d’emploi, de production et de recherche.