La limitation de vitesse est entrée en vigueur depuis le 1er juillet 2018, mais elle passe toujours mal auprès de certains élus. Ces derniers ont demandé à ce que cette question fasse partie du grand débat national, prévu entre mi-janvier et mi-mars.
Cette mesure mise en place par le gouvernement ne passe pas auprès des conducteurs, surtout dans les campagnes. Selon Pierre Chasseray de l’association 40 millions d’automobilistes, le passage aux 80 km/h sur les routes secondaires françaises est le détonateur du mouvement des "Gilets Jaunes". La hausse des prix du carburant a juste constitué l’étincelle. Des motards Gilets jaunes prévoient ce samedi un rassemblement contre cet abaissement de 10 km/h des vitesses maximales à Perpignan (Pyrénées-Orientales).
Les élus ruraux, y compris au sein de la majorité présidentielle, ont pour leur part pointé un échec concernant la mesure. Le député LREM de la Corrèze, Christophe Jerretie, a reconnu que cette limitation continue de grogner en région. "Beaucoup se plaignent de rester coincés derrière les camions", a-t-il ajouté. Vincent Descœur, élu du département voisin du Cantal, veut inscrire cette mesure à l’ordre du jour lors du grand débat national.
"Sur notre principal axe, la N88, on oscille de 50 à 90 en passant par 70 et 80, alors certains automobilistes calent leur régulateur sur 60 km/h et créent des bouchons sans fin", a martelé Pierre Morel-À-L’Huissier, élu (UDI) de Lozère.
Ceux qui sont contre la limitation à 80km/h ont avancé qu’il y a eu moins de circulation depuis la crise des "Gilets Jaunes", d’où la baisse des accidents. Selon des chiffres du ministre de l’Intérieur, les conducteurs roulaient plus vite sans crainte puisque 60 % des radars ont été vandalisés. La direction de la sécurité routière, confirmant une information de Parisien, a indiqué que le nombre d’excès de vitesse a bondi de 20%.
"En décembre, les résultats sur les accidents mortels vont être décevants à cause de cette dégradation massive. Et le pire reste peut-être à venir", a prévenu le délégué interministériel.
La mortalité a baissé en moyenne de 5,7% depuis l’entrée en vigueur de la limitation, le 1er juillet 2018. L’évaluation détaillée de la mesure est attendue le 25 janvier.
Sur les 11 premiers mois de 2018, 200 personnes de moins que l’année précédente ont été enregistrées sur les routes de France. "Sans aucun doute, les 80 km/h fonctionnent. On avait déjà économisé cent tués avant la mise en place de la mesure en juillet.(...) Or, le Premier ministre a annoncé les 80 km/h dès janvier.", a assuré Emmanuel Barbe, le délégué interministériel à la sécurité routière.
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