Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a annoncé que ce nouvel office sera dirigé par la police judiciaire. Pourtant, cette dernière se trouve au cœur d’un projet de réforme vivement contestée.
Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, s’est exprimé en commission des lois de l’Assemblée nationale lors de l’examen pour avis des crédits de son ministère pour 2023. Il a annoncé la création d’un nouvel office central de lutte contre les violences faites aux mineurs qui sera dirigé par la police judiciaire (PJ) mardi 18 octobre.
Selon lui, cette décision montre que l’on peut créer des offices de police judiciaire. "Ce qui viendra à démontrer qu’on ne supprime pas la police judiciaire. Peut-être qu’un jour, j’arriverai à faire entendre cet argument", a-t-il renchéri. Pour son entourage, il s’agit d’un signe fort de confiance du ministre envers la PJ.
D’après le ministre, le nouvel office, qui sera créé en complément de l’OCRVP (Office central de lutte contre les violences aux personnes), sera composé de 30 enquêteurs. Cette décision a été prise en raison de la hausse de la délinquance et les crimes touchant les mineurs, notamment du fait d’internet. Effectivement, le meurtre de Lola, la collégienne de 12 ans a suscité l’émoi et l’inquiétude à Paris.
Gérald Darmanin a fait cette déclaration alors que le projet de réforme de la police fait actuellement l’objet d’une vive opposition de plusieurs enquêteurs de la PJ, magistrats et avocats.
Le journal rappelle que cette réforme prévoit de placer tous les services de police du département sous l’autorité d’un seul Directeur départemental de la police nationale, dépendant du préfet.
Les opposants au projet dénoncent un risque de "nivellement vers le bas" des compétences de la prestigieuse PJ, et un renforcement du poids du préfet, sous tutelle de l’exécutif, dans les enquêtes.
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