L’Association des Palestiniens en Ile-de-France, l’organisatrice de la manifestation, n’a pas tardé à dénoncer cette décision, jeudi soir, en qualifiant cette interdiction comme preuve de la complicité entre la France et l’État d’Israël.
Le préfet de police de Paris a pris acte de la demande du ministre de l’Intérieur. A la demande de Gérald Darmanin, un arrêté d’interdiction de la manifestation en soutien au peuple palestinien prévue samedi à Paris a été sorti. Plus tôt jeudi, le locataire de la place Beauvau a déposé une requête auprès de la préfecture parisienne afin d’interdire la marche prévue du métro Barbès à la place de la Bastille (nord-est parisien). "J’ai demandé au Préfet de police d’interdire les manifestations de samedi en lien avec les récentes tensions au Proche-Orient", a tweeté, jeudi dans l’après-midi, le ministre de l’Intérieur, propos repris par France24.
L’arrêté de la préfecture de Paris interdisant la manifestation a été notamment motivé par les graves troubles à l’ordre public constatés et les heurts violents lors des manifestations en juillet 2014. Le préfet Didier Lallement craint notamment que les affrontements entre Palestiniens et forces de l’ordre israéliennes ne se transportent sur le territoire national. La forte mobilisation devait rassembler des soutiens hétérogènes, dont "de nombreux éléments à risques cherchant à provoquer des affrontements avec les forces de l’ordre", a poursuivi le préfet de la capitale sur le récit du journal Le Figaro. L’association des Palestiniens en Ile-de-France, organisatrice de la mobilisation, va contester cette interdiction. "Un recours en référé-liberté au tribunal administratif" sera alors déposé ce vendredi.
Partout en France, les préfets ont reçu la consigne d’être particulièrement vigilants et fermes. Par ailleurs, Gérald Darmanin leur a demandé de "mobiliser les services de renseignement" pour suivre ces mouvements et anticiper les risques de débordement. Le ministre de l’Intérieur a également appelé à assurer la "protection des lieux de culte, écoles, centres cultures et commerces de la communauté juive". Par la voix de l’un de ses responsables, Walid Atallah, l’Association des Palestiniens en Ile-de-France, a condamné cette interdiction » jeudi soir. "En interdisant cette manifestation, la France montre sa complicité avec l’État d’Israël, qui veut interdire toute manifestation de soutien aux droits des Palestiniens", a-t-il déclaré.
Voir notre dossier sur le conflit israélo-palestinien
A Paris, j’ai demandé au Préfet de police d’interdire les manifestations de samedi en lien avec les récentes tensions au Proche-Orient. De graves troubles à l’ordre public furent constatés en 2014. Consigne a été donnée aux Préfets d’être particulièrement vigilants et fermes.
— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) May 13, 2021