Âgé de 78 ans, l’ancien haut fonctionnaire a été reconnu coupable de complicité dans le génocide des Tutsis au Rwanda.
Au terme de deux mois d’audience, la Cour d’assises de Paris a rendu son verdict, mardi 12 juillet, dans l’affaire du génocide au Rwanda, entre le mois d’avril et de juillet 1994. Elle a ainsi écarté la responsabilité de Laurent Bucyibaruta, ancien préfet rwandais, en tant qu’auteur des massacres de Tutsis perpétrés dans sa province de Gikongoro, ayant tué près de 100 000 personnes.
Cependant, la Cour a considéré Laurent Bucyibaruta comme étant complice. Il a ainsi été condamné à 20 ans de réclusion criminelle. "C’était la première fois qu’une juridiction nationale, hors Rwanda, jugeait une personnalité aussi importante par son rang dans la hiérarchie", a rappelé le parquet dans son réquisitoire.
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Pour les parties civiles, le préfet a bel et bien commandité les attaques. Il aurait invité les dizaines de milliers de Tutsis à se réfugier dans l’église de Kibeho avant de la brûler ou dans l’école technique de Murambi pour ensuite appeler les Hutus à les attaquer.
Mais le juge de la Cour d’assises de Paris a considéré les éléments insuffisants pour faire de l’ex-préfet l’auteur des crimes. "Le 13 avril, le préfet organise une réunion où il convoque les bourgmestres et tous les corps de sa préfecture. Comme par hasard, Kibeho est attaqué le lendemain. Et il n’y aurait pas de relation de cause à effet ?", s’insurge la coprésidente du Collectif des parties civiles pour le Rwanda CPCR, dont la famille a succombé dans une église de Kibeho.
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