Avec un congé parental plus court et mieux rémunéré, la demande de places en crèches pourrait diminuer de 70 000 unités, estime la Cour des comptes.
Dans un rapport publié ce jeudi, la Cour des comptes préconise d’allonger le congé maternité d’un mois et de mieux indemniser le congé parental. L’objectif ? Réduire la demande de places d’accueil pour les jeunes enfants, alors que le secteur souffre d’une pénurie de professionnels. Un congé parental plus court, mais mieux rémunéré pourrait diminuer la demande d’environ 70 000 places en crèche pour un coût net estimé à 360 millions d’euros par an. Par ailleurs, l’extension du congé maternité à 17 semaines pour les deux premiers enfants permettrait de libérer 35 000 places d’accueil supplémentaires, pour un montant annuel de 350 millions d’euros.
La France fait face à une pénurie de professionnels diplômés et au départ à la retraite imminent de près de 50 % des assistantes maternelles d’ici 2030. De plus, les crèches, bien qu’essentielles, sont le mode de garde le plus coûteux, absorbant près de 90 % des dépenses publiques allouées à la petite enfance, lesquelles ont atteint 16,1 milliards d’euros en 2022. Actuellement, le congé parental est indemnisé à hauteur maximale de 449 euros par mois, un montant jugé insuffisant pour inciter les familles à en faire usage, rapporte BFMTV.
La Cour relève que 20 % des familles ne trouvent pas de solution de garde, particulièrement celles travaillant en horaires atypiques. Des inégalités sociales et territoriales aggravent encore cette problématique. La promesse de création de 200 000 places d’ici 2030, portée par l’ex-Première ministre Élisabeth Borne, semble compromise par ces défis structurels. La Cour invite donc à favoriser des alternatives comme la garde parentale, moins coûteuse pour les finances publiques, et à améliorer la qualité d’accueil dans tous les modes de garde.
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