FRANCOIS GREUEZ/SIPA
La mission de cette inspection interministérielle serait d’œuvrer "pour une plus grande transparence du fonctionnement des établissements d’enseignement supérieur privés à but lucratif".
Les ministres de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur, Élisabeth Borne et Philippe Baptiste, ont annoncé, ce lundi 10 mars, le lancement d’une inspection interministérielle sur l’enseignement supérieur privé à but lucratif. Cette décision fait suite à de récentes accusations qui visent Galileo Global Education, le plus grand groupe d’enseignement supérieur indépendant au monde. Après avoir convoqué le président de Galileo, Marc-François Mignot Mahon, les ministres ont exprimé leur volonté de renforcer la transparence dans le secteur. L’inspection missionnée devra évaluer le fonctionnement des établissements privés et leurs pratiques financières. En parallèle, le gouvernement envisage de durcir les critères du label Qualiopi, qui conditionne l’accès aux financements de l’apprentissage, rapporte BFMTV.
La polémique autour de Galileo a été alimentée par la publication du livre Le Cube de Claire Marchal, qui met en lumière des dérives préoccupantes. Basé sur 150 témoignages et des documents internes, l’ouvrage dénonce des frais d’inscription exorbitants, une réduction des heures de cours, des salaires enseignants en baisse et des conditions d’apprentissage dégradées, avec des salles surchargées. Dans ce contexte, deux propositions de loi destinées à mieux encadrer l’enseignement supérieur privé ont été déposées par les députés Emmanuel Grégoire (PS) et Jean Laussucq (Ensemble pour la République). Le gouvernement se dit attentif à ces initiatives législatives, qui seront prochainement discutées.
Face à ces accusations, Galileo Global Education a rapidement réagi et s’est dit déterminé à coopérer avec les pouvoirs publics. Le groupe assure que sa rentabilité a chuté depuis 2021, passant de 12,8 % à 3,4 %. Il a également mis en avant les résultats d’une enquête indépendante Harris. Selon le sondage, "90% des étudiants jugent leurs enseignants compétents, 86% louent la possibilité d’échanger avec leurs professeurs ; 77 % sont très satisfaits de la qualité de l’enseignement ; 92% font état d’un nombre d’heures conforme à celui annoncé ; 91 % des matières enseignées sont conformes à celles annoncées".
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