Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a apporté des détails sur les visas accordés aux ressortissants maghrébins ainsi que le nombre d’étrangers expulsés du territoire français.
Au cours d’une interview sur Europe Matin, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, s’est exprimé sur la baisse du nombre de visas délivrés aux ressortissants venus des pays du Maghreb.
La France a récemment durci le ton envers le Maroc, l’Algérie et la Tunisie, accusés de ne pas vouloir reprendre leurs ressortissants en situation irrégulière, rappelle Europe 1. "Tant que vous ne reprenez pas vos compatriotes, on n’accepte pas vos compatriotes", avait lancé le ministre fin septembre.
Le ministre a ainsi donné des chiffres détaillés concernant l’octroi de visas. Il a pris l’exemple de l’Algérie : avant l’application de ce dispositif, la France a accepté de donner 23 341 visas sur les huit premiers mois de l’année, et 10 828 refusés (31% de refus). "Si je prends l’Algérie depuis la décision de septembre-octobre, cela fait 12 609 visas octroyés et 11 867 refusés, soit moitié-moitié", a-t-il expliqué.
Ces chiffres sont presque similaires pour le Maroc et un peu moins élevés pour la Tunisie. Les visas acceptés concernent "des personnes qui ont un lien économique, des chefs d’entreprise, des investisseurs, des cadres qui viennent sur le territoire".
Concernant l’Obligation de quitter le territoire (OQTF), la promesse d’Emmanuel Macron d’exécuter 100% de ces procédures avant la fin du quinquennat n’est pas encore tenue.
G. Darmanin a indiqué qu’on n’est pas à 12% d’individus qui repartent, mais à environ 25%. "Ce n’est qu’un quart", a-t-il reconnu en soulignant que le pays arrive à expulser avec d’énormes taux les personnes fichées, radicalisées, islamistes ou encore les délinquants.
Sur les 1 100 délinquants étrangers à renvoyer, qui sont les plus dangereux, et sortant de prison, 899 ont été déjà expulsés. "L’objectif, était de les expulser tous au 31 décembre (2021), donc on y arrive quand on discute avec des pays, de personne à personne", a-t-il renchéri.
Le ministre a reconnu avoir des difficultés à exécuter les OQTF. "Là où on a du mal à le faire, c’est quand des pays remettent en cause le fait qu’une personne est certes de telle nationalité, mais a un enfant en France", a-t-il signifié. Selon lui, il s’agit d’une question complexe et c’est difficile à gérer, puisqu’il y a évidemment des familles et des personnes concernées.
Néanmoins, G. Darmanin a assuré essayer de régler ce problème "même si elle ne se règle pas d’un coup de baguette magique".
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