Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a parlé de la fronde des policiers dans un commissariat à Paris. Il a dit qu’il "comprend la colère" des agents et "soutient totalement" leur patron.
Jeudi 27 juillet, Gérald Darmanin s’est exprimé sur la fronde des policiers durant son déplacement dans un commissariat du 19e arrondissement de Paris. "Je les comprends. Je comprends cette émotion, je comprends cette colère et je comprends cette tristesse", a précisé le ministre de l’Intérieur après avoir évoqué la mobilisation des forces de l’ordre lors des récentes violences urbaines. Il a par ailleurs fait référence à des partis politiques disant que "la police tue". "On leur crache dessus, on les insulte, on les vilipende", a dénoncé le ministre, selon les propos relayés par TF1.
Les propos du patron de la police nationale Frédéric Veaux ont provoqué un tollé chez les magistrats et la classe politique, quand il a estimé qu’"avant un éventuel procès, un policier n’a pas sa place en prison". "Je le soutiens totalement", a affirmé le ministre de l’Intérieur, rendant hommage à "un grand policier, un grand flic".
A propos du mouvement de contestation au sein de la police, aucun chiffre n’avait été jusqu’ici communiqué par le ministère. Gérald Darmanin a toutefois indiqué que "moins de 5% des policiers, soit se sont mis en arrêt maladie, soit ont refusé d’aller au travail".
Pour rappel, la fronde au sein de la police a débuté après l’incarcération d’un agent de la BAC de Marseille, soupçonné d’avoir passé à tabac Hedi, un jeune homme de 21 ans avec trois de ses collègues. Ces faits se sont déroulés dans la nuit du 1er au 2 juillet dernier dans une ruelle de la cité phocéenne. Grièvement blessée, la victime raconte, entre autres, avoir reçu un projectile de flashball dans la tête et avoir été rouée de coups.
Gérald Darmanin a refusé de commenter cette affaire. Il a toutefois déclaré que "s’il y a eu faute, elle sera sanctionnée par la justice". "Je veux évidemment apporter mon soutien à toute personne qui se sent blessée", a-t-il renchéri. Selon ses dires, les policiers ne réclament pas l’impunité, ils réclament "le respect". (...) Ils ne peuvent pas être les seules personnes en France pour qui "la présomption d’innocence ne compte pas".
Pourtant, d’après lui, la fatigue et la colère des policiers ne devaient pas "leur faire oublier le sens de leur mission, au service de la population".
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