Frédérique a toujours vécu en métropole, mais est originaire de La Réunion. Alors qu’elle n’était encore qu’un bébé, ses parents se sont séparés et elle n’a plus jamais revu son père. Depuis plusieurs années, elle s’est lancée dans la recherche de l’identité de ce dernier, sans succès. Pour autant, la Réunionnaise a choisi de ne pas abandonner.
Les parents biologiques de Frédérique sont tous deux Réunionnais. Sa mère est originaire de Dos d’Âne, à la Possession, alors que son père serait d’origine portoise.
Tous deux ont emménagé à Paris peu avant sa naissance, en 1976. Un an plus tard, ils se sont séparés et depuis, Frédérique n’a plus jamais eu de contact avec son père qui a complètement disparu de sa vie. La jeune femme était encore si petite qu’elle ne garde aucun souvenir de celui-ci.
Jusqu’à ses sept ans, environ, Frédérique portait le nom de famille de sa mère, Grondin, avant d’être adopté par son ti père. Un ti père qu’elle a cru être son père biologique pendant de longues années. "Dès son arrivée, quand j’avais 4 ans, ma mère me l’a présenté comme étant mon papa. Et c’est aussi mon père à mes yeux, car il m’a élevé comme son enfant", déclare-t-elle.
À l’âge de 15 ans, les premiers questionnements ont fait surface. "Ma maman et mon ti père sont blancs, alors que je suis métissée. À l’école, on a commencé à m’interroger et c’est là que j’ai commencé à me poser des questions, moi aussi", raconte-t-elle. Toutefois, la véritable prise de conscience est apparue quelques années plus tard, alors qu’elle était en vacances à l’île Maurice avec des amis de sa mère. "Ils m’ont demandé des nouvelles de mon papa, en pensant que j’étais toujours en contact avec lui."
Depuis qu’elle a appris la vérité, Frédérique n’a eu de cesse de rechercher son père. Sa mère rencontre, encore aujourd’hui, des difficultés à parler à sa fille de lui et de leur histoire. "Je ne sais pas pour quelle raison, mais elle ne veut pas m’en parler", dit-elle. Ainsi, la Réunionnaise a dû faire des pieds et des mains pour retrouver des bribes d’informations le concernant. "J’ai quelques photos de mon papa et moi que j’ai réussi à récupérer avec ma marraine", raconte-t-elle. Grâce aux informations récoltées ici et là auprès de ses proches, elle sait que son père serait un métis-malabar prénommé Jean-Claude. Son prénom était inscrit sur une des photos, mais aussi sur une gourmette qu’elle a retrouvée dans les affaires de sa mère.
Frédérique ignore où son père se trouve depuis, mais on l’a laissé entendre qu’il serait retourné vivre à La Réunion, peut-être au Port, là d’où il viendrait. La jeune femme suppose qu’il doit avoir aux alentours de 68 ans aujourd’hui, comme sa maman.
Aujourd’hui, Frédérique est la mère d’une fille de 8 ans et d’un jeune homme de 19 ans. Son désir de découvrir ses origines et de connaître son père a décuplé lorsqu’elle est elle-même devenue maman pour la première fois. "Je ne sais pas vraiment pourquoi, peut-être que c’est dû au fait que j’ai découvert ce que c’était d’être parent. Quelques années après, mon fils a commencé à me poser des questions et il aimerait connaître son grand-père maternel biologique", conclut-elle.
Frédérique espère que son témoignage l’aidera à enfin retrouver son père après plus de trente ans de recherches vaines.
Laëtitia Bègue